Team Cross Aubenas Vals Lavilledieu

Le « Team Cross Aubenas Vals Lavilledieu » fait parler de lui, quand il organise sa traditionnelle compétition régionale de printemps. En fait, il existe depuis 1999, mais il compte réellement dans le paysage sportif albenassien depuis 2006. Cette année-là, Roger Kappel, le président fondateur du club, décida de l’aménagement d’une piste afin de permettre la pratique de ce sport localement, et en toute sécurité.

Comment pratiquer sans terrain ?
« C’est une chance pour le bassin d’Aubenas de posséder un tel aménagement, assure Roger Kappel. Il y eut auparavant six ou sept tentatives, mais elles ont toutes échoué. Bien sûr ce fut compliqué pour obtenir toutes les autorisations, réaliser toutes les études, mais quand je suis déterminé, je vais au bout.» Autrefois les pilotes du sud Ardèche allaient s’adonner à leur passion à Alès, Montélimar, Valence, Crest, La Voulte ou au Puy-en-Velay. Chaque piste homologuée par la FFM (Fédération Française de Moto) possède ses propres caractéristiques et il est bon de rouler un peu partout… Mais au printemps dernier, le club a fêté les dix ans de « son terrain », dans la bonne humeur et le vrombissement des moteurs.
Le club rassemble une cinquantaine de licenciés et quatre-vingt pour cent d’entre eux pratiquent l’activité en loisirs. En compétition, les résultats des pilotes du club sont significatifs au niveau régional avec des podiums réguliers et un jeune pilote commence à se montrer au niveau national. Mais que ce soit en loisirs ou en compétition, les pilotes cherchent tous, le plaisir des sensations fortes, de la maîtrise de la moto et du terrain. « Le moto cross est un sport à part entière, poursuit Roger Kappel. J’insiste sur ce point. Il impose aux pilotes une condition physique irréprochable, une grande lucidité et d’être posé. La vitesse et les sauts occasionnent des chocs répétés que l’organisme des pilotes doit endurer et une bonne condition physique est la garantie d’une certaine sécurité sur la piste. » Il existe toujours quelques casse-cous qui se risquent sur la piste, mais ils ne durent jamais bien longtemps ; les chutes répétées les dissuadent de poursuivre ou alors ils se calment et progressent. La moindre faute de pilotage, la moindre faiblesse physique et c’est la chute assurée ! Le moto cross est un sport qui ne laisse aucune place à l’improvisation. L’idéal est de commencer jeune pour bénéficier d’une progression lente et sûre, c’est du moins l’avis de bon nombre de pilotes.

Être pilote de moto cross, c’est aussi être mécanicien. « Les motos sont soumises à rude épreuve et même si elles sont plus fiables que par le passé, l’entretien est un poste important, assure Roger Kappel. » Deux heures de pratique sur le circuit impliquent inévitablement deux heures au préalable de préparation du pilote et de sa machine et deux heures d’entretien ensuite… A Lavilledieu, dès l’âge de sept, les apprentis sont accueillis sur le circuit, sur des motos KTM de 50 cm3. Ils doivent posséder leur propre moto ! Une quinzaine d’enfants a déjà plongé dans le bain et n’en sort pas. Ils sont encadrés par un formateur diplômé : Romain Kappel. -Bon sang ne saurait mentir-. Les pilotes les plus âgés, ils sont trois, ont déjà fêté leur soixante-dix ans. Ils roulent plus tranquille désormais, mais ils sont tellement passionnés qu’ils n’abandonneront pas le circuit de sitôt. 
Le recrutement des nouveaux licenciés se fait par le bouche à oreille, doucement. Depuis plusieurs années les effectifs ne progressent plus, même si le circuit peut accueillir une centaine de pilotes, roulant en plusieurs sessions. Chaque course printanière est l’occasion d’aménager un peu plus le terrain. Plus large que par le passé, avec ses six mètres d’un bord à l’autre, elle est de meilleure qualité d’année en année. La course régionale a permis la construction de deux bassins de rétention d’eau de pluie, pour arroser naturellement la piste afin d’éviter la poussière, et aussi la mise en place d’un groupe électrogène conséquent en vue d’éclairer l’ensemble de la piste. On vous le dit tout bas, mais Roger Kappel a les yeux qui brillent quand il évoque la perspective d’une future course de nuit. Et pour ces travaux, les bénévoles répondent toujours présent, de même lors de l’organisation et le déroulement de cette réunion annuelle où ils sont une centaine à s’activer pour que les trois à quatre mille spectateurs prennent du plaisir. 

Avec l’obtention de l’étape du championnat de France, qui se déroulera au mois de mai 2017, un nouveau palier sera franchi. Agrandissement des parkings visiteurs, pose de barrières supplémentaires de sécurité et construction d’une tribune sont envisagés. « L’avenir de notre club passe par l’amélioration constante du terrain, sourit Roger Kappel. Nous devons présenter des infrastructures de plus en plus performantes et professionnelles. Et puis le terrain, c’est mon affaire. Je passe plus de temps sur mon tracteur à préparer la piste que sur une moto ! »… nous a-t-il dit.