Les mousquetaires vivarois

Article paru en juin 2017
Mis en ligne en juin 2023

La passion au bout de l’épée.
 
Fleuret et épée sont au programme du club d’escrime d’Aubenas. Petits et grands, compétiteurs et amateurs d’une pratique de loisirs, chacun trouve son bonheur au fil de l’épée sur les pistes de la salle d’armes de Tartary.
 

Pendant les deux premières années de son existence, de 2002 à 2004, le club d’escrime albenassien était une antenne de La Main Gantée, le club de Privas. Puis sous l’appellation Les Mousquetaires Vivarois, l’antenne prit son indépendance pour s’inscrire pleinement dans le paysage associatif du bassin d’Aubenas. « Nous sommes toujours en lien avec Privas, puisque nous partageons encore les services de notre maître d’armes que nous salarions, explique Jean-Marie Digny, vice-président d’honneur. Alexandre Vanotti, qui a été champion de France junior de fleuret, anime nos séances depuis huit ans. »
 
Sur les pistes de la salle d’armes ouverte dans les anciens moulinages du quartier Tartary, deux pratiques sont enseignées : le fleuret et l’épée. Le premier est une arme d’étude et pour les jeunes avec laquelle on peut toucher uniquement sur le tronc, une arme dynamique ; la seconde est une arme de duel avec laquelle on peut toucher sur tout le corps, une arme stratégique. Les deux sont des armes d’estoc, c’est-à-dire touchant avec la pointe. Une soixantaine d’escrimeurs de tous âges (80% adultes et 20% enfants) se partage les créneaux horaires sur la semaine et un tiers d’entre eux participe aux compétitions le week-end. Certains escrimeurs locaux se placent régulièrement bien au niveau régional et même national.
 
Pour la pratique de l’escrime dans de bonnes conditions, une salle dédiée à cette activité est nécessaire, car l’aménagement des pistes et les appareils électroniques n’apprécient que très moyennement les montages et démontages successifs. Ne pouvant disposer d’un lieu au sein des structures municipales, le club loue une salle au quartier Tartary, et une subvention municipale compense une partie du loyer. « Entre ce loyer, le renouvellement des équipements individuels et collectifs, et le salaire de notre maître d’armes, notre situation financière nous préoccupe, avoue Christophe Charrat, président. Il faut savoir que la présence d’un maître d’armes est obligatoire pour tout enseignement, autrement nous pouvons que pratiquer entre nous. Il nous faudrait être plus visible et plus nombreux. Quelque part nous sommes un club en sursis car financièrement nous devons constamment nous battre pour boucler le budget. » Pourtant il  nous semble que l’escrime a le vent en poupe car en 2004, la Drôme et l’Ardèche qui ne comptaient que cinq clubs alors, sont  aujourd’hui au nombre de quinze.
 
L’escrime est plus un sport d’opposition que de combat. Il mobilise toute l’attention et le corps des pratiquants, tout va si vite. Les assauts ne durent que trois minutes et il se passe beaucoup de choses en si peu de temps. L’escrime se pratique à tout âge, la preuve en est avec Jean-Marie Digny avec ses cinquante années de duels au sabre et à l’épée. Ce sport nécessite concentration, équilibre, calme, maintien et technicité. « L’escrime n’est pas que physique, insiste-t-il. C’est même beaucoup plus intellectuel que physique. Il faut savoir lire son adversaire, car l’art est de toucher sans être touché. » Sport sélectif et exigeant, il attire les enfants par un imaginaire de combats et d’honneur. Ce n’est pas un sport où on se fait « mal », car les protections sont maximales et chaque escrimeur apprend avant tout à gérer la distance et la touche.
 
En marge de la vie interne de la salle d’armes, le club emploie son maître d’armes à la diffusion de l’escrime auprès des enfants dans le temps périscolaire, auprès des personnes handicapées et tout public demandeur tel que centre de loisirs, IME… L’idée serait d’explorer encore plus les pistes handi-sport et sport adapté. L’action la plus emblématique dans le domaine plus social que sportif est sans doute la participation à l’initiative « En mouvement pour la santé », un programme initié par une collaboration entre la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) et le Comité Départemental Olympique et Sportif de l’Ardèche (CDOS 07). Son but est de permettre aux adultes sédentaires, grâce à l’implication de l’encadrement des clubs sportifs, de se remettre à bouger pour améliorer leur santé. « Nous avons voulu nous inscrire dans cette dynamique sociale et de santé car nous sommes persuadés du bien-fondé de l’escrime, comme d’ailleurs d’autres sports, pour la santé, assure Christophe Charrat. Notre pratique est reconnue pour ses vertus thérapeutiques sur l’équilibre et la mobilité. Il est difficile de mobiliser les gens, mais c’est indispensable aujourd’hui. »
 
L’aspect sportif reprenant toujours le dessus, le club d’Aubenas porte son regard vers la compétition. Déjà par deux fois, organisateur du championnat Drôme-Ardèche, ses responsables aimeraient passer à la vitesse supérieure en proposant des championnats régionaux à Aubenas. « Cette démarche est importante pour notre sport et l’image de notre club, conclut Jean-Marie Digny. »
 

En savoir plus :
 
Les Mousquetaires Vivarois
6 Chemin des Usines
07200 Aubenas
Page Facebook : Les-Mousquetaires-Vivarois
Texte : Bruno Auboiron
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