Le bois des musiciens

Article paru en avril 2017
Mis en ligne en septembre 2022

Au milieu des pins et des cigales, Serge Imbert propose à ses visiteurs de l’Indy Parc,
la découverte et l’application de la zen attitude, au fil des cabanes perchées du Bois des Musiciens.
 

Des filets pour ligne de vie, de cabane en cabane, le Bois des Musiciens, un lieu unique, offre une expérience sensorielle sonore inhabituelle, à la cime des arbres. L’idée est venue dans l’esprit de Serge Imbert, d’investir son lieu autrement que par l’activité physique, même si elle est ludique. «  J’essaie de faire évoluer la pratique du parcours aventure, qui au départ est une balade dans les arbres en toute sécurité, basée sur l’effort physique et les sensations fortes, précise Serge Imbert, créateur d’Indy Parc. C’est une sorte de laboratoire ici. »
Ainsi de cette activité première, trop liée au challenge, il a voulu ouvrir une nouvelle voie à l’expérience familiale où le plaisir est avant tout le maître mot. Et comme l’indique un petit panneau à l’entrée de ce monde magique du Bois des Musiciens : « Ralentissez votre rythme, habituez vos oreilles aux sons pour entendre et ressentir les voix de la nature. Tentez d’être à l’unisson avec ce milieu à travers tous les sens à la fois : écoutez, observez, regardez, sentez, ressentez, explorez… »

Le parcours ludique ; en réalité il y a deux circuits desquels il est possible de s’échapper d’une façon amusante, grâce à des toboggans aboutissant sur un vaste filet suspendu de plus de deux cents mètres carrés. Le premier commence par un espace où on apprend une foule de choses sur l’origine de la musique, sa pratique au fil des âges, même les plus lointains, comme au temps des hommes de la grotte Chauvet. Ensuite la découverte se fait par la remontée d’un chemin en filet. Aucun risque, nul besoin de matériel de progression, tout se déroule librement et en totale sécurité ! « Le fait que l’on progresse entouré de filet sur ce parcours atypique procure une totale sensation de sécurité et ne gâche pas le plaisir de rester zen, entre les cabanes. » À seize mètres de hauteur, tutoyant la cime des arbres, on découvre simplement les principes sonores et on crée sa propre musique. C’est ludique, instructif, contemplatif, c’est magique !

Mais passer de la conception de parcours acrobatiques dans les arbres, aussi imaginatifs soient-ils, à celle d’un parcours sonore, exige des compétences que Serge Imbert dut dénicher dans son entourage. Ainsi sa compagne, Françoise Hamel, a coordonné l’ensemble du projet sonore et a rédigé les textes associés, tandis de Bruno Huet et Nikolaos Haetzl ont œuvré à la conception des instruments et autres objets sonores parfois surprenants, comme ces bouteilles de gaz devenues percussions aux sonorités profondes. Bien sûr certaines installations restent fragiles et, bien qu’entretenues régulièrement, il convient d’être délicat dans leur utilisation…
Une fois posé le pied dans chaque cabane, il faut prendre le temps de s’essayer à la production des sons proposés, de les rendre harmonieux entre eux, de les laisser vibrer longtemps dans l’air pur des hauteurs. La musique est véritablement une langue universelle, alors il est possible de se parler d’une cabane à l’autre. « Certains musiciens nous offrent parfois des instants inoubliables là-haut, que nous dégustons aussi les pieds cloués au sol, sourit Serge Imbert. » Pour les néophytes, au-delà de l’harmonie et des sons produits, le plaisir du toucher est étonnant quand on gratte, pince, frotte ou tape. Et puis il est aussi agréable d’écouter les autres que de jouer soi-même. « Le plus important pour moi est de toucher la sensibilité des visiteurs, poursuit Serge Imbert. Ils peuvent vivre leurs rêves là-haut, nous les amenons en hauteur pour qu’ils accrochent leurs rêves et ça, ça n’a pas de prix. Ce qui donne de la musicalité aux sons, c’est l’importance que l’on accorde aux temps de silence. Ecouter aussi le chant des oiseaux, des cigales, de la nature à la cime des arbres, ce n’est pas pareil qu’au ras du sol. »
Un premier circuit bouclé, de retour sur le vaste filet, l’envie est irrésistible d’emprunter le second parcours, remonter tout en haut auprès des dernières feuilles des arbres pour jouer encore et encore. De l’aveu même de Serge Imbert, certaines personnes ne viennent ici que pour le Bois des Musiciens et reviennent, parce que la production des sons, le souffle du vent, la vibration de la nature à la cime des arbres sont des émotions toujours renouvelées. Un couple et ses deux enfants radieux, redescendent sur la terre ferme, un large sourire affiché sur leurs visages : « C’est génial. Un voyage musical et aérien. C’est vraiment du rêve. »

Deux parcours panoramiques ponctués de quarante cabanes musicales, neuf toboggans et un vaste filet suspendu. Ouvert depuis cette année et accessible vraiment à tous. À ce jour, le plus jeune visiteur n’avait que deux ans et le plus âgé quatre-vingt-sept...
Indy Parc, c’est aussi sur quatre hectares, sept parcours d’aventure dans les arbres pour tous les âges, et trois parcours ludiques pour les plus petits, des aménagements de détente et des jeux aussi, et des tyroliennes, dont la plus grande dépasse les deux cent-cinquante mètres. De quoi se faire vraiment plaisir, et en famille aussi !
 

En savoir plus 
Le Bois des Musiciens, Indy Parc, à Vagnas entre Vallon-Pont-d’Arc et Barjac 04 75 37 97 84
www.indy-parc.com
 
Texte et clichés : Bruno Auboiron