La Maison du Bijou

Ici l’eau est force et pureté. Ici l’homme fut âpre à la tâche. Ces deux caractéristiques, une main-d'œuvre abondante et habile, la force de l’eau pour la motricité et sa pureté pour le polissage des bijoux ont su retenir l’attention d’un fabricant de bijoux voulant délocaliser son activité basée sur Paris.
Notre guide raconte pour la petite histoire :

"Cet homme avait aussi des ambitions locales qu’il put assouvir en devenant plus tard, maire de Saint-Martin-de-Valamas", nous raconte pour la petite histoire, Rachel Combauroure de Val’Eyrieux.
Charles Martin quitta donc Paris pour ouvrir avec son épouse, un discret premier atelier au Cheylard, employant rapidement une quinzaine de personnes. Avec la crise de la soie, une abondante main-d'œuvre sortant des moulinages, trouva de quoi travailler dans les ateliers de bijoux. La croissance fut rapide… Avec des hauts et des bas pendant plus d’un siècle, cette activité a cependant toujours fonctionné dans une certaine stabilité. Cinq générations se succédèrent aux commandes d’un même atelier. Et si la mécanisation a inévitablement fait évoluer les procédés de fabrication, en amont et lors des délicates opérations de finition, la main de l’homme reste indispensable.
Étonnant constat au cœur de ces montagnes, le territoire de la Communauté de communes Val’Eyrieux est le second site industriel d’Ardèche !
Pour souligner cette caractéristique, le concept de la "Vallée du Bijou" fut créé en 2010. Seconde étape : la création de la Maison du Bijou : un centre d’interprétation, espace vivant et interactif plus que musée, cette infrastructure se visite comme une gourmandise culturelle et patrimoniale. Mais avant de débuter la visite, il convient de définir ce que fut et ce qu’est un bijou. Accessoire vestimentaire, mais aussi marqueur social très fort, porte-bonheur et support à l’expression des sentiments, le bijou n’est pas exclusivement féminin. Masculin, il assure une fonction de reconnaissance identitaire à l’image de l’ancre de marine, le rabot du menuisier ou la serpette du vendangeur.
La visite commence par la projection d’un court film dynamique flirtant avec l’histoire, celle du bijou et celle des vallées d’ici, avant de donner à voir des images étonnantes sur ce thème. Ensuite, on emprunte une passerelle avec mots évocateurs collés à la vitre laissant fuir le regard sur l’eau pure de la Dorne, une des rivières qui se jettent dans l'Eyrieux. Un espace muni de six bornes évoque les techniques par des objets et de la matière, précède la découverte de reproduction d’un atelier d’autrefois. Deux écrans interactifs nous offrent la possibilité de créer nos propres bijoux avant une immersion dans le monde des parures surannées de l’Art Nouveau et de l’Art Déco. Un voyage dans le temps assuré !
Quant au showroom, c'est une salle dédiée aux créateurs de la région et aux vêtements imaginés par le couturier du petit village d’Arcens, Gérald Ibanez, qui marie avec bonheur les bijoux du territoire aux tissus délicats. À la sortie, deux miroirs permettent de se parer de bijoux virtuels et devenir mannequin, le temps d'une visite, pourquoi pas, tout est possible !
Pour conclure celle-ci, quelques panneaux évoquent le bijou à travers l’histoire :
Au premier temps de la parure, bijoux précieux de la Renaissance, à la Belle Époque le bijou se transforme avec le Monde, de l’artisanat à l’industrie...
Deux douches sonores livrent les secrets d’un couple de collectionneurs de bijoux et d’une ethnologue spécialiste de l’histoire de ces objets. Tout simplement passionnant !

"Les professionnels du secteur ont été associés à la réflexion et l’élaboration du projet de la Maison du Bijou, assure Rachel Combauroure. Ce projet était porté par la Communauté de communes qui espère maintenant une dynamique entre public et privé pour faire vivre et mieux faire connaître cette activité."