La Croix Rouge

Article paru en juin 2014
Mis en ligne en juillet 2022

Les unités locales de la Croix Rouge française rassemblent des bénévoles mettant leur temps et leurs compétences au service de tous, des plus démunis jusqu’aux festivaliers de l’été. Des missions parfois compliquées à remplir.
 

« Notre action principale se décline bien sûr autour du secourisme, précise Coraline Mialon, présidente de la Croix-Rouge de Vals-Aubenas, et infirmière de profession. Mais au-delà, nous intervenons de plus en plus dans le domaine social où les demandes dépassent souvent nos moyens.»
Fidèles à l’histoire de cette organisation humanitaire, les actions ayant pour thème le secourisme prennent corps avec la présence de l’ambulance de la Croix Rouge et d’une équipe de bénévoles formés et diplômés sur les lieux de concerts, festivals et autres manifestations sportives. Le festival Aluna, l’Ardéchoise et maintes autres manifestations sur le territoire des sept cantons, soit une soixantaine de communes, correspondant à la zone d’intervention font appel aux services de la Croix Rouge.
C’est une obligation légale pour les organisateurs qui peuvent faire appel au choix à cette organisation, aux pompiers ou à la Protection Civile.
Sur les postes de secours, la prévention n'est certes pas négligée, mais le but principal est bel et bien de pouvoir intervenir en cas d'urgence au moindre problème de santé et d'y répondre. Fracture, malaise, arrêt cardiaque, toxicomanie, coma éthylique sont autant de causes d’interventions. « À partir du mois d'avril, nous sortons tous les week-ends, poursuit la présidente. Bien sûr, notre participation est payante, mais son prix varie en fonction des moyens humains et matériels déployés et du temps passé. En cas de problème, nous assurons les premiers secours, la stabilisation de la personne en attendant son évacuation par les pompiers ou le SAMU. » Sur les manifestations de grande ampleur, la Croix Rouge travaille en collaboration avec d’autres organismes et associations.

Une section formatrice
Toujours dans le domaine du secours, des formations sont assurées dans les écoles pour les enfants à partir de dix ans et le grand public à partir de quatorze ans, sans limite d’âge. En effet, pour exercer certains métiers, l’obtention du brevet de secouriste est obligatoire. Ces formations sont proposées par deux formateurs hautement diplômés dont les compétences sont validées chaque année. Et tout cela est bien sûr réalisé bénévolement en interne, car il n’y a aucun professionnel sur les bords de la Volane à Vals. « Sur vingt-cinq bénévoles, nous sommes une quinzaine à être vraiment très actifs, et nous manquons réellement de moyens humains », soupire Coraline Mialon. 

Pour les plus démunis
En parallèle, d’autres actions essentielles sont menées dans le domaine social. L’unité locale reçoit des dons de mobilier, vêtements, vaisselles qui sont ensuite proposés à la vente. Les futurs acquéreurs, souvent peu fortunés, se rendent au local et contre une somme d’argent adaptable à leurs moyens, repartent avec ce qui leur faisait défaut. Les vêtements servent aussi à habiller et à réchauffer les SDF lors des « maraudes » hivernales. Les revenus tirés de ces ventes permettent d’acheter à la banque alimentaire de quoi préparer des paniers pour les plus démunis. « Nous essayons de composer un panier le plus équilibré possible avec tous les produits de base, assure la présidente. Nous les donnons ensuite aux familles ne bénéficiant d’aucune aide et qui nous sont envoyées par les assistantes sociales. Nous dépannons une dizaine de familles chaque mois. »

Rester à l’écoute
Ceux qui franchissent la porte de la Croix Rouge n’ont bien souvent plus d’autres choix. Mais tout simplement, nous les recevons avec un café, un petit gâteau, un sourire et un mot gentil qui les rassurent. Ils se rendent vite compte qu’ils ne sont pas jugés, bien au contraire, et que la compassion règne ici. Et quand la confidentialité ou l'urgence l'exige, un bénévole se rend toujours disponible en dehors du jour de permanence, le mardi de 14 h à 16 h. « Il y a des actions que nous avons dû abandonner faute de moyens, déplore Coraline Mialon. Par exemple, nous ne pouvons plus aider au règlement d’urgence des petites factures d’électricité ou de gaz. » Malheureusement aussi, certaines familles peu scrupuleuses n'hésitent pas à cumuler les aides au détriment d'autres ainsi plus défavorisées. C’est une constatation regrettable qui dessert l’efficacité et la justice de l’aide sociale, mais pour autant il convient de vraiment rester à l’écoute de ceux qui en ont réellement besoin. « Nous sommes récompensés de nos efforts quand une personne que nous avons aidée passe à la permanence juste pour boire un café et discuter, sourit Coraline Mialon. Et même certaines d’entre elles sont devenues bénévoles. Ca, c’est ce qu’il y a de meilleur. »
 
Cent cinquante ans au service des autres
Créée en 1864, la Croix-Rouge française s’inscrit sur tous les fronts de l’urgence et des missions au long cours. On retrouve ses bénévoles au cœur des ravages des deux guerres mondiales, de la guerre du Kosovo, du crash du Concorde, du tsunami de 2004, du séisme en Haïti et au cœur de missions en France sur les thèmes de la pauvreté sociale, du handicap, de la dépendance, de l’illettrisme… En cent cinquante ans d’existence, ils furent des centaines de milliers à s’engager et aujourd’hui la Croix Rouge française rassemble 54 000 bénévoles et 18 000 salariés. Quelques chiffres parlant mieux qu’un long discours : 90 000 victimes secourues et un million de  citoyens initiés ou formés aux gestes qui sauvent, 1 200 000 personnes accueillies et accompagnées au titre de  l’action sociale, 2 400 000 personnes aidées à l’international, 400 000 journées d’hospitalisation et 60 000 hospitalisations de jour, 25 000 étudiants en formation sanitaire et sociale…

Henri Dunant
Il est impossible d'évoquer la Croix-Rouge sans parler de son fondateur : Henri Dunant, citoyen helvète né, le 8 mai 1828, à Genève et mort le 30 octobre 1910, à Heiden. Homme d'affaires et humaniste, il découvre lors d'un voyage à Solférino les ravages du conflit s'y déroulant. Cette expérience douloureuse lui inspirera un livre nommé Un souvenir de Solférino, publié en 1862. Un an plus tard, sous son influence, est créé à Genève, la fondation du Comité international de Secours aux Militaires blessés qui devint, en 1876, le Comité International de la Croix-Rouge.
 
Adresse
Maison sociale, Unité locale Croix Rouge française
10 bis boulevards de Vernon.
07600 Vals-les-Bains  04 75 94 61 42
 http://07.croix-rouge.fr/dl_vals_aubenas.htm
 
Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, Croix Rouge Vals-les-Bains