L’association VMEH

Article paru en septembre 2017
Mis en ligne en juin 2023

Offrir, favoriser du lien social et humain.
Visites à l’hôpital et en maison de retraite. 

L’association "Visites des Malades dans les Établissements Hospitaliers" (VMEH) est reconnue d’utilité publique depuis 2007, et l’action de ses bénévoles est source d’incomparable réconfort pour les malades et les personnes âgées.
 

Créer et entretenir le lien social et humain au bénéfice des malades n’est pas chose nouvelle. La fédération des associations VMEH puise ses racines dans l’action initiale de l’œuvre de la Visite des Malades dans les Hôpitaux créée en 1631 à l’Hôtel-Dieu de Paris et qui ne disparut qu’avec la période troublée de la révolution française. Au tout début du XIXe siècle, en 1801 probablement, cette organisation reprit du service, et c'est en 1933 qu'elle adopta la forme association qui, au fil des décennies essaima ses bienfaits sur l’ensemble du territoire national. En 1953, elle s’affirma comme apolitique et non confessionnelle... Aujourd’hui la fédération VEMH regroupe 84 associations départementales accueillant 470 sections locales ; 8 000 bénévoles consacrent une demi-journée de leur temps libre par semaine à la visite et à l’écoute de ceux se trouvant isolés. Mais assez parlé de chiffres et d’historique, VMEH s’inscrit pleinement dans le présent et l’avenir, et… surtout l’humain !
 
Nous avons rencontré Christine Rouvière, présidente de VMEH Ardèche, et Michèle Dumas, secrétaire, qui nous accueillent pour évoquer leur passion des autres : "Nous développons un réel sentiment de fraternité et de bienveillance à l’égard des personnes confrontées à la maladie et à l’isolement. Des liens presque d’amitié se tissent parfois. Ces personnes, très souvent en manque d’autonomie, sont dignes et il émane d’elles un courage qui nous donne de la force dans notre quotidien. Nous ne faisons pas que donner lors de ces visites, nous recevons beaucoup aussi."
 

La vingtaine de visiteurs du secteur d’Aubenas, Vals-les-Bains, Rocher, Largentière agit ainsi pour offrir du lien aux malades des hôpitaux et cliniques et aussi aux pensionnaires des maisons de retraite. Bien sûr par manque de bénévoles, tous les lieux de soin ne sont malheureusement pas fréquentés, car à chaque visiteur est attribué un établissement et un service. La régularité dans le rythme des visites et la fidélité aux occupants d’un lieu sont des données fondamentales. "Cela fait huit années que je visite et il y a des personnes que je vois depuis tout ce temps, nous confie Michèle Dumas. Alors, même si je ne reste jamais assez longtemps auprès de chacune, ma visite est attendue. À chaque fois je ressens la frustration de ne pas pouvoir rester plus. Je m’attache parfois, il est si difficile de prendre du recul. J’apporte un bol d’air et mon sourire et je reçois la vie."
 
Devenir visiteur nécessite de disposer de temps libre, une demi-journée par semaine, d’une capacité d’écoute et d’adaptation et aussi il est important de s’astreindre à une régularité. "La parole est libre avec nous, explique Christine Rouvière. Nous avons un rôle d’écoute avant tout et nous savons entretenir la discussion en fonction des attentes de la personne. Nos problèmes doivent rester à la porte de l’établissement pour garder une grande sensibilité d’écoute. C’est indispensable." Le visiteur ne s’impose jamais, il propose simplement. Il lui faut beaucoup de tact pour ne jamais déranger, comprendre et rester d’une discrétion absolue. Il frappe à la porte de la chambre, passe la tête, sourit et ne rejoint la personne que si elle en exprime l’envie et bien souvent le besoin. Quelques minutes à peine chaque semaine pour échanger, écouter, simplement tenir la main parfois quand les mots sont devenus inutiles, oui juste quelques minutes, mais tellement essentielles. "Nous restons toujours un peu plus longtemps auprès de ceux qui n’ont pas ou plus de famille, reconnaît Christine Rouvière. Et pour d'autres, quand il nous arrive de croiser les familles, elles nous remercient de notre présence en complémentarité au personnel soignant."
 

Devenir visiteur ne s’improvise pas. Les visiteurs se rencontrent trois fois par an pour des temps de formation et d’échange sur leur pratique. Tisser des liens avec les malades nécessite également de ne pas négliger le temps d’en tisser également entre visiteurs. Autour d’Aubenas, la grande majorité des visiteurs se trouve être à la retraite et le nombre de femmes l’emporte largement sur celui des hommes. La moyenne d’âge des visiteurs est assez élevée et le temps est venu d’assurer la relève. Mais rien n’est simple en ce domaine, consacrer du temps à autrui dans une société comme la nôtre, n’est pas une préoccupation première… Les visiteurs débutants sont toujours bien évidemment accompagnés au début, et très vite, il leur suffit de quelques visites pour sentir les bienfaits de leur action. "Rapidement nous découvrons la richesse humaine de chaque malade, termine Michèle Dumas. Nous apprenons beaucoup sur la vie à leur contact. Toutes ces personnes, je les trouve belles. Et sincèrement, rien ne m’empêcherait d’honorer mon rendez-vous hebdomadaire avec elles."
 
Vous aussi, aimeriez devenir visiteur ?
 

Voici le code de conduite du visiteur.
 
Le visiteur doit respecter les règles fixées par VEMH et l’établissement accueillant et définies au sein d’une convention. Le personnel soignant est présent pour répondre aux besoins médicaux, le visiteur n’est là que pour répondre à des besoins humains. Il ne doit pas donner à boire, à manger, apporter des éléments de l’extérieur, aider au lever de la personne, la sortir du service. Il ne doit pas faire de prosélytisme religieux ou politique. Il doit porter une tenue correcte et assurer une extrême discrétion.
 

En savoir plus :
 
VMEH Ardèche
Permanence le premier lundi de chaque mois de 11h00 à 12h00 au Centre Le Bournot à Aubenas.
www.vmeh.fr/asso-departement/007-ardeche/

Fédération nationale VMEH
www.vmeh.fr
Texte et clichés : Bruno Auboiron