Il faut bien reconnaître que les excellents résultats de l’équipe de France ont grandement contribué à la reconnaissance locale de ce sport et à l’attirance des jeunes pour cette activité collective. Alors le club d’Aubenas en profite et aujourd’hui il rassemble plus de deux cents joueurs, de cinq à soixante ans, avec presque autant de filles que de garçons. « Avant la récente fusion entre les deux clubs de Guilherand-Grange, notre club était le plus important d’Ardèche, souligne Philippe Fabre, son président depuis cinq ans. Nous avons onze équipes en compétition et en loisirs. »
Au handball, chacun peut trouver sa place au cœur d’une équipe. Que le joueur soit fluet ou plus costaud, petit ou grand, l’essentiel est qu’il développe rapidité et détente. Bien sûr, les joueurs les plus recherchés sont les grands et, cerise sur le gâteau, gauchers. Cette dernière caractéristique offre des possibilités intéressantes de jeu sur le côté droit du terrain. Ce sport peut se pratiquer dès le plus jeune âge, avec la possibilité d’équipe mixte jusqu’à quatorze ans, et pour les plus jeunes les règles sont adaptées. Les contacts sont bannis et plus on monte en catégorie, plus le handball devient physique. « Notre sport est devenu de plus en plus rapide et physique, poursuit Philippe Fabre. La balle circule plus vite et les joueurs sont mieux préparés. Notre sport se professionnalise. » En revanche, à Aubenas règne le bénévolat avec une vingtaine de dirigeants qui ont en charge le bon déroulement des entraînements et des compétitions. Avec onze équipes jouant parfois en même temps et en des lieux différents, ce n’est pas toujours simple. « Nous aimerions pouvoir bénéficier d’un emploi aidé, espère notre interlocuteur. Il y aurait du travail pour participer à la vie quotidienne du club. Et puis il serait bon d’initier le développement de notre sport en sud Ardèche. » En effet, si le handball connaît un beau dynamisme en vallée du Rhône, dans le sud du département le potentiel existe mais essentiellement à Joyeuse, Les Vans, Largentière ou Montpezat-sous-Bauzon. Et puis avec l’aide d’un salarié, le club d’Aubenas pourrait être plus présent dans les écoles.
Si la pratique de loisir permet aux parents de certains joueurs de partager avec eux une passion commune, la priorité est toutefois donnée à la compétition. Il ne faut pas oublier qu’Amandine Leynaud (voir encadré), joueuse internationale, a fait ses premiers pas dans le gymnase local. Les différentes équipes jouent en catégorie pré régionale et l’objectif est que certaines retrouvent leur place en ligue Dauphiné-Savoie. Mais le chemin est long, car arrivés à l’âge de dix-huit ans, de nombreux jeunes quittent l’Ardèche pour rejoindre les villes universitaires.
Débuter le handball ne nécessite pas de grands moyens financiers, juste une bonne paire de chaussures spécialement destinées à ce sport et le prix de la licence. Le club vit d’ailleurs avec celles-ci, quelques subventions et l’aide matérielle de la municipalité. « L’utilisation des différents gymnases nous est offerte, mais nous sommes un peu à l’étroit, regrette encore Philippe Fabre. Nous disposons trop peu de créneaux horaires pour les entraînements de nos équipes. Alors, nous languissons de la construction du nouveau gymnase prévue pour 2015. Nous pourrons ainsi bénéficier d’un terrain aux normes. Ici il manque deux mètres en longueur et autant en largeur. Et puis aussi nous voudrions pouvoir accueillir le public dans de bonnes conditions. »