L’université Grenoble Alpes rassemble cinquante mille étudiants. Son campus rural installé depuis vingt ans au Domaine du Pradel à Mirabel présente fièrement les trois piliers du monde universitaire : recherche, enseignement et formation. Cette pluridisciplinarité a séduit l’enseignant-chercheur Pascal Mao, directeur du Cermosem : "L’implantation de cette antenne universitaire en zone rurale a du sens. C’était ambitieux de la part des créateurs du projet, mais l’avenir leur a donné raison." Aujourd’hui outre les chercheurs rattachés au campus, les doctorants et l’équipe sur place, une quinzaine de personnes, une quarantaine d’étudiants à demeure et de très nombreux stagiaires font du site un véritable lieu d’accueil, une ruche bourdonnante. "Pour tous, l’important est de travailler sur des thèmes spécifiques très ancrés localement mais toujours reliés à l’international comme nous le sommes en ce moment avec le Maroc, la Tunisie, le Canada et le Chili, poursuit Pascal Mao. Ces liens offrent des échanges fructueux pour les territoires et les hommes."
L’analyse de la situation locale, qui peut aisément se décliner plus largement, démontre que le tourisme rural, représentant tout de même quatre-vingt-cinq pour cent de l’économie de l’Ardèche Méridionale, a besoin d’une montée en compétence de ses acteurs pour une meilleure valorisation du patrimoine. D’où l’idée et la mise en place de cette nouvelle licence professionnelle de guide conférencier. "Le tourisme évolue et la reconfiguration des territoires ruraux est une réalité perceptible, assure Pascal Mao. Leur renouvellement sociologique est important avec l’installation des néoruraux. Je suis très optimiste sur l’avenir de la ruralité et nous devons accompagner ces évolutions par la formation et la recherche."
Cette volonté d’accompagnement ne date pas d’hier. En quinze ans, les deux premières licences professionnelles (Concepteur de produits touristiques et patrimoniaux et Gestionnaire des espaces naturels de loisirs) préparées ici ont permis la formation de cinq cents étudiants. Pour la plupart d’entre eux, ils sont par la suite devenus agents de développement territorial. "Avec cette licence de guide conférencier, appuie notre interlocuteur, nous voulons apprendre aux futurs professionnels à parler du patrimoine en apportant des éléments de méthode, de savoir-faire et de savoir être face à un public. Ce sont des bases communes, ensuite chacun se spécialise à son gré."
S’inscrire à cette nouvelle formation, outre une bonne culture générale, la maîtrise d’une langue étrangère est indispensable. Pour cette session, ce sera l’anglais !
Pendant la formation, seront abordés l’histoire de l’art, des sciences et techniques, de la littérature, le fonctionnement du territoire administrativement et politiquement. Ensuite, la spécialisation se réalisera au cours d’un stage de trois à six mois en structures publiques ou privées, gérant un patrimoine. "Tout au long de la formation, l’étudiant valide des Unités d’Enseignement et à la fin de son stage, il doit rédiger un mémoire qui lui aussi sera validé. Nous constatons très peu d’échec en licence professionnelle, se félicite Pascal Mao, car les étudiants sont sélectionnés sur leur parcours scolaire, leurs motivations et leur projet professionnel".