Embarquez en ULM

Article paru en septembre 2016
Mis en ligne en juillet 2022

Grâce aux conseils et à la maîtrise de Nicolas Coince, instructeur et directeur d’Ardèche ULM, le ciel devient accessible à tous. Il suffit d’être passionné, à peine téméraire, pour parvenir en quelques dizaines d’heures à contrôler ces engins volants, ultra léger motorisé.

"Ce qui me séduit avec l’ULM, c’est la sensation de liberté que cet engin volant procure, sourit Nicolas Coince, responsable et instructeur d’Ardèche ULM. Et parmi tous, je préfère l’ULM pendulaire qui pour moi est un mélange entre les plaisirs du voilier et de la moto. Avec lui, je vole partout, je traverse la France en bivouaquant. C’est un vrai bonheur !"
Nicolas sait de quoi il parle avec ses six cents heures annuelles de vol, alors que la moyenne des pratiquants ne dépasse pas la centaine d’heures. Fort de ses compétences multiples en ce domaine, il forme de nouveaux pilotes, assure les vols d’essai, de démonstration et la présence sur les salons européens pour la florissante société voisine Air Création, leader mondial de la fabrication d’ULM pendulaire depuis plus de trente ans. Il propose aussi des baptêmes de l’air. En bref, il répond à toutes les demandes pour lesquelles l’usage de ses ULM se révèle indispensable ; par exemple il a quadrillé dernièrement l’ensemble du massif du Coiron à la recherche de biotopes favorables à la présence d’une variété rare de renoncule à la demande d’une société botanique.

Ardèche ULM fut créé en 1988 par Patrick Constantin, autre pilote chevronné. Nicolas Coince a repris le manche de la structure en 2009. Depuis, il a formé bon nombre de pilotes d’ULM pendulaire et depuis trois ans d’ULM multi-axes et paramoteur. "Adolescent, j’ai commencé par voler en planeur, mais j’ai vite trouvé cela trop contraignant, explique Nicolas Coince. Je me suis dirigé vers les sports automobiles. Quand la maturité m’a rattrapé, je suis revenu à l’aérien avec l’ULM et en prenant conscience de la liberté que procure le pendulaire, je me suis senti comblé."

Plus de vingt personnes se pressent à l’aérodrome de Lanas pour goûter aux joies des délices aériens. Ils sont tous en apprentissage et même si un jeune ne peut être breveté qu’à partir de l’âge de quinze ans, son plus jeune élève a commencé à piloter à neuf ans. Quant au plus ancien, il flirtait avec ses quatre-vingt-deux ans. "Il n’y a pas d’âge pour piloter et en vingt heures d’apprentissage, l’élève peut devenir autonome et passer son brevet, poursuit Nicolas Coince. Le but premier est bien sûr de voler en liberté, mais surtout en sécurité. Il faut toujours rester très vigilant, car la légèreté de l’ULM le rend plus sensible aux perturbations météo, comme le vent ou l’orage qu’un avion." La législation impose de ne pas voler en dessous de cent cinquante mètres d’altitude et à plus de trois mille cinq cents mètres, même si certains ULM peuvent évoluer à des hauteurs bien supérieures. La liberté est quand même encadrée par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC).

La formation débute en parallèle par des cours théoriques et une prise en main immédiate de l’ULM. Un tronc commun existe pour tous les types d’ULM comprenant l’aérologie, le respect des zones aériennes contrôlées ou interdites, l’orientation, la mécanique… À l’issue de l’apprentissage théorique, le candidat pilote passe son brevet, un peu comme le Code de la route, à Lyon, Montpellier ou Aix-en-Provence. "Obtenir son brevet théorique n’est pas compliqué, estime notre formateur, il suffit d’apprendre par cœur et développer de la logique et du bon sens. Et puis faire voler en même temps que la découverte de la théorie rend concrète cette dernière." Enfin quand un pilote est devenu autonome en toute sécurité en vol, c’est Nicolas Coince qui valide l’aspect pratique de son brevet. Une grande responsabilité qu’il ne prend pas à la légère. "Même si je suis certain des capacités du pilote tout juste breveté, je ressens toujours une appréhension lors de son premier vol." L’apprentissage se réalise, comme à l’auto-école, en ULM biplace et rien ne peut empêcher quelqu’un de voler avec un pendulaire car il est simple à manier en bonnes conditions météorologiques. Le vol se dévoile plus instinctif que technique.

Voilà, cela paraît simple, et ça l’est si on respecte certaines règles élémentaires de précaution. Il n’existe pas de certification du moteur pour l’ULM, au contraire des moteurs d’avions, car, et il est important de le savoir, que même si la mécanique lâche en plein vol, l’engin plane et peut se poser sur une très courte distance, dans un pré par exemple. Toutefois il convient bien naturellement, de le vérifier très régulièrement et l’entretenir soigneusement. Toutes les trois cents heures d’utilisation, l’ensemble de la boulonnerie de l’aile est remplacé et les câbles vérifiés. Le coût de l’apprentissage se situe entre deux et trois mille euros et pour posséder son propre ULM neuf, il faut compter entre dix et seize mille euros en monoplace ; le biplace étant plus coûteux. Il existe aussi un intéressant marché de l’occasion et enfin, il est possible de louer un appareil le temps du vol. Quelle que soit l’option choisie, une solution existe pour vivre sa passion de voler.
"Cette activité de loisirs, qui peut devenir une profession, demande un investissement important, surtout en temps consacré, appuie Nicolas Coince. Je propose toujours avant d’entrer en formation, une découverte directe en vol pour cerner les réactions et le potentiel de chacun. De toute façon, il faut être ou devenir passionné pour aller au bout de l’aventure."

Et pour notre instructeur, Lanas est un pôle aérien idéal. Il est placé sous un régime d’aérologie de montagne. Quand souffle le vent, il voit les rouleaux du Coiron ou du Tanargue et lors d’une radieuse journée estivale, grâce à la restitution de la chaleur du plateau calcaire, les thermiques (courants aériens ascendants) sont très puissants. "Un pilote formé ici saura voler partout", conclut Nicolas Coince dans un large sourire.
En savoir plus
Ardèche ULM
Nicolas Coince
Aérodrome Aubenas Ardèche Mérodionale
07200 Lanas
06 86 46 92 66
04 75 35 23 82
www.ardeche-ulm.fr

Fédération française d’ULM
www.ffplum.com
Les six catégories d’ULM
Un ULM, ou Ultra Léger Motorisé, est un engin volant équipé d’un moteur qui doit correspondre à des critères de masse ou de puissance maximale et dont l’utilisation administrative est simplifiée par rapport à un avion. Il existe six catégories d’ULM.
-Le paramoteur (classe 1) est comme un parapente ou un parachute équipé d’un moteur.
-Le pendulaire (classe 2) est comme un Deltaplane muni par en dessous d’un chariot motorisé.
-Le multiaxe (classe 3) ressemble à un petit avion aux performances limitées, mais de grand confort pour un ULM.
-L’autogire (classe 4) est comme un chariot de pendulaire muni d’un rotor par-dessus comme un hélicoptère.
-L’aérostat dirigeable (classe 5) est comme un dirigeable en miniature.
-L’hélicoptère (classe 6) est un hélicoptère en miniature.
Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, Collection Ardèche ULM / P. Roumier