L'Association Rêves

Article paru en octobre 2017
Mis en ligne en juin 2023

VIVRE SON RÊVE
Se dévouer pour les enfants malades.
 
L’association nationale Rêves, à travers sa délégation ardéchoise, se démène pour permettre aux enfants gravement malades de vivre un rêve, leur rêve. Un rêve unique pour un moment de bonheur.
 

Permettre à un enfant gravement malade de vivre un rêve c’est le sortir de l’isolement de l’hospitalisation, lui donner une lueur d’espoir pendant l’épreuve difficile qu’il traverse. Ce rêve, dont l’enfant sait qu’il va devenir réalité, lui occupe beaucoup l’esprit et le corps le temps de sa préparation, lui procure une joie immense quand il le vit et lui laisse une foule de souvenirs après et surtout, un large sourire affiché. Mais pour la réalisation d’un rêve, en coulisse se trouvent de nombreux bénévoles qui activent leurs réseaux pour se faire ouvrir des portes que le commun des mortels, bien souvent, jamais ne franchit. Un enfant, du fond de son lit d’hôpital, avait un jour émit le vœu d’aller sur la lune. À l’impossible nul n’est tenu, mais ne s’en laissant pas compter, les bénévoles de l’association Rêves lui ont poussé les portes du Centre Spatial de Toulouse afin qu’il puisse vivre en direct le décollage d’une fusée au plus près du centre de contrôle…
 
L’association Rêves est née en 1994 d’une initiative commune de personnels soignants et de parents d’un enfant hospitalisé à Lyon. Le premier rêve s’est réalisé ainsi et bien d’autres ont suivi. Aujourd’hui l’association nationale est en cours de reconnaissance d’utilité publique et rassemble quarante délégations que font vivre sept cents bénévoles. La délégation ardéchoise déborde un peu des limites du département, car il n’en existe pas en Drôme, Vaucluse et Gard. Corinne Esclaine, après avoir bénéficié pour sa fille des bienfaits de l’association, s’y est pleinement investie. Elle dirige depuis 2008 la délégation ardéchoise et a connu la joie de nombreux rêves d’enfants exaucés. "Sur le principe, nous ne refusons aucun rêve s’il émane bien des désirs de l’enfant et non de ceux de ses parents, explique-t-elle. Bien sûr le rêve d’un enfant est toujours lié à son âge et nous ne faisons pas de différences entre un vrai rêve et l’envie du moment. L’essentiel est le bonheur de l’enfant malade."
 
L’association prend intégralement en charge, matériellement et financièrement, les rêves des enfants de trois à dix-huit ans. Ces rêves sont classés en quatre catégories. Les deux plus fréquents sont le rêve de rencontrer une personnalité du spectacle ou du sport et celui de partir s’amuser en famille dans un parc d’attraction. Pour le premier, un parent et un bénévole de l’association accompagnent l’enfant. « Rien n’est jamais vraiment simple quand un enfant souhaite rencontrer une personnalité, soupire Corinne. Certaines se montrent très disponibles, d’autres beaucoup moins. Je me souviens d’une journée passée avec un enfant sur le tournage d’un film avec Olivier Marchal, c’était vraiment très bien. Pour moi une rencontre est réussie quand la personnalité s’intéresse vraiment à l’enfant et qu’elle lui consacre du temps. Nous, les adultes, revenons souvent déçus par une telle rencontre, mais les enfants jamais et c’est bien là le plus important. La magie de la rencontre semble toujours opérer avec eux.» Quant aux sorties dans les parcs d’attractions, c’est toute la famille, parents et frères et sœurs, qui est invitée. C'est une autre ambiance.
 
Il existe aussi le rêve lié à une activité ou un moment exceptionnel : vivre une journée avec les soigneurs d’un zoo, voler en ballon, voir les baleines en Méditerranée, aller sur la lune… L’imagination des enfants est parfois infinie et souvent surprenante. Et pour les plus grands, les adolescents, il y a l’envie de partir à la découverte d’un lieu à l’étranger. « Ma fille a passé dix jours à New-York avec une accompagnatrice, se souvient Corinne. C’était un moment extraordinaire pour elle et pour nous aussi à travers elle. J’ai connu aussi une enfant qui est partie sur les traces du Che à Cuba. Le rêve peut devenir aussi instructif. » Dans ce cas l’adolescent est accompagné d’un bénévole pouvant intervenir en cas de problème de santé.
 
Bien sûr chaque demande est soigneusement étudiée en fonction de l’état de santé de l’enfant et ensuite de la faisabilité du projet. Mais dans ce domaine, les bénévoles font des miracles. Souvent la demande est faite par les parents de l’enfant pendant sa maladie et le rêve est vécu au moment de sa guérison ou de sa convalescence, un peu comme une lumière au bout du tunnel. Parfois, malheureusement, le rêve est vécu dans l’urgence avant que la santé de l’enfant lui interdise tout espoir de voir réaliser ce rêve.
 
Pour financer les rêves de tous les enfants, de nombreuses manifestations sont organisées et maints partenariats sont tissés. Les vingt-cinq bénévoles de la délégation ardéchoise ne manquent pas d’idées et d’initiatives, à l’image de l’exposition d’artisans et créateurs à Lyas au printemps. Et puis les rêves des enfants peuvent compter sur les dons, les legs et quelques rares subventions. « Nous reversons la totalité des gains de nos manifestations au siège de l’association, qui après, les redistribue en fonction des rêves, explique encore Corinne. Tout se décide en commission, au niveau national, et ensuite les bénévoles de la délégation peuvent devenir accompagnateurs. Une vraie relation se tisse entre tous au moment de la réalisation du rêve, une relation qui parfois dure dans le temps. D’autres fois, les familles veulent tourner définitivement la page de la maladie et je comprends tout à fait. Pour moi, pour nous tous, l’important est que nous continuions à travailler avec notre cœur pour le bienfait des enfants, pour qu’ils puissent vivre leurs rêves. »
 
 

En savoir plus :

Association Rêves
www.reves.fr

Délégation Ardèche
www.reves.fr/delegations/07-delegation-de-lardeche/
 
Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Association Rêves