Au service de la population de l’Ardèche méridionale.
À quoi ressemblerait notre société sans le travail du monde associatif qui en assure la cohésion sociale ? Difficile de répondre à cette question, certes mais le travail quotidien des salariés et des bénévoles de l'association Amesud est devenu irremplaçable sur le territoire méridional de notre département. Et, comme beaucoup d'autres, sa pérennité est toujours soumise aux aléas du financement des actions.
Amesud (Association Montagne Emploi SUD) est le fruit, dès 1988, de la réflexion et de l’envie d’agir de professionnels, artisans, enseignants, commerçants et agriculteurs, qui se réunirent. C'était à Rocles.
Là, ils ont décidé de mettre en commun leurs compétences et leurs réseaux pour la création et le maintien d’activités en milieu rural. Il ne fallut que quelques années pour que cette initiative prenne une certaine ampleur et soit reconnue par les institutions publiques. Elle s’installa durablement sur son territoire de naissance. Se professionnalisant et déménageant en 1996 dans ses locaux à Rosières, l’association travaille désormais dans les secteurs de l’emploi, la formation, la création d’activités, l’économie sociale et solidaire et tout autre thème impliquant le développement du territoire. « Nous nous adressons à tous ceux qui portent des idées, explique Mariette Aubert, directrice d’Amesud. Nous accueillons le public tous les jours pour répondre aux diverses questions sur leur projet professionnel, la création et le développement d’une association et bien d’autres sujets encore. »
La zone historique d’intervention d’Amesud épouse les limites des trois communautés de communes des Vans, de Joyeuse et de Largentière, mais pour quelques actions précises comme le suivi des personnes relevant du RSA, mission confiée suite à appel d’offre par le Conseil départemental, cette zone s’agrandit globalement à tout le sud Ardèche. « Notre territoire est très vivant et très riche en initiatives locales de toutes sortes, mais il existe des différences marquées entre la montagne et la vallée du Rhône, souligne Christine Malet, présidente d’Amesud. On le sait, c'est un territoire de contraste, et il y a partout le même besoin d’interlocuteurs de proximité, et dans tous les domaines de la vie quotidienne. Nous travaillons pour le développement économique, social et culturel du territoire avec des personnes vivant et travaillant ici. » Si Amesud est devenu un partenaire incontournable, ses responsables affichent la volonté de travailler en réseaux avec de nombreux partenaires. Il s’agit en réalité d’une nécessité pour se montrer plus efficace dans les démarches entreprises, car les porteurs de projets, s’ils sont nombreux, se sentent souvent isolés.
Les salariés d’Amesud sont au nombre de douze aujourd’hui, treize demain avec la prochaine ouverture d’une Maison de Services, dans les nouveaux locaux de l’association, installés dans l’ancienne maison médicale de Joyeuse. Cette Maison de Services sera le complément à celle de Valgorge pour la couverture totale du territoire de la Communauté de Communes Beaume-Drobie. « Les services publics se dématérialisent et trop souvent quittent les territoires ruraux, appuie Mariette Aubert, cette Maison de Services sera un outil indispensable pour un public le plus large possible. » Pour mener à bien ses actions, l’association dispose de financements multiples émanant de l’Europe, l’État, le Département, les Communautés de Communes, la Caisse d’Allocations Familiales… À noter que depuis 2015, la Région s’est désengagée du financement de structures locales dont Amesud, avec juste le versement d’une subvention annuelle de trois mille euros pour un budget d’Amesud de quatre cent trente mille euros ! « Notre avenir est toujours incertain, regrette Christine Malet. Quand la Région a retiré l’ensemble de son financement, nous avons connu deux années délicates. Notre volonté est bien sûr de pérenniser les postes de nos salariés car ils et elles sont au service d'un public qui en a vraiment besoin. Cela va mieux aujourd’hui, notre situation est désormais stable et nous réfléchirons dans quelques temps à une éventuelle évolution. Mais jamais ne sera sacrifiées la qualité de nos actions, la proximité et l’humanité avec le public.»
Les différentes actions sont définies suite à un diagnostic de territoire pour mieux en connaître et cerner les besoins. « Parmi nos occupations, nous travaillons autour de la citoyenneté auprès des jeunes en amont du monde du travail, pour qu’ils trouvent facilement leur place dans la société, précise Mariette Aubert. Et le développement de l’économie sociale et solidaire est un thème très important pour nous. » Concrétisant la poursuite de cette action, une école à projets va voir le jour prochainement. Ce nouveau service accompagnera les porteurs de projets en économie sociale et solidaire lors de sessions communes pour les généralités et de rencontres particulières pour les détails de la mise en place de chaque projet…
Malheureusement, Amesud ne peut répondre à toutes les sollicitations, même si ces salariés sont particulièrement compétents et polyvalents. Non, c’est souvent à cause du manque de financement des actions que l’association renvoie les porteurs de projets vers d’autres structures pouvant éventuellement les aider. « Nous ne fermons la porte à personne et à aucun projet, insiste Christine Malet. Simplement, nous faisons jouer notre réseau afin de ne laisser personne sur le bord du chemin.»