Stéphane Volle est donc agriculteur sur les hauteurs de Meyras. Il a pris la succession de l’exploitation familiale à l'âge de vingt-deux ans, il y a plusieurs années de cela. Petit à petit, il en a fait évoluer les activités. Ses parents élevaient des chèvres laitières. Stéphane a opté pour les poulets et les moutons, avec en complément un peu d’entretien d’espaces verts. C’est en 1998 qu’il construisit son poulailler. Pour cela, il bénéficia de l’aide à l’intégration pour élaborer le tunnel d’élevage et le Conseil général subventionna la plantation de cyprès pour la protection du bâtiment au vent, et qui amène un plus à l’esthétisme. Ainsi naquit une nouvelle aventure à la ferme familiale.
L’élevage de Stéphane Volle est un élevage en intégration en « Label rouge », c’est-à-dire que, ni il ne fait naître les poussins, ni il ne tue les volailles arrivées à maturité. Il ne fait qu’assurer le travail le plus long et le plus délicat, nourrir les poulets. Le « cou nu jaune » ou parfois le « poulet blanc » débarquent chez lui âgé d’un jour seulement. Le « cou nu jaune » est une race rustique traditionnelle, à croissance lente et à comportement vif. Sa peau et ses pattes sont, comme son nom l’indique, de couleur jaune. La qualification « Label rouge » exige son élevage en plein air, avec une alimentation composée à 100% de végétaux, de minéraux et de vitamines, dont 80% de céréales. La durée de son élevage soit de quatre-vingt un jours, deux fois plus de temps que la majorité des volailles standard. « Les poulets restent quarante-deux jours à l’abri en tunnel chauffé par ce que l’on nomme des éleveuses, expliquent Stéphane Volle. La température au sol doit être de trente-cinq à trente-sept degrés et la température ambiante de trente degrés. Sans cela leur survie n’est pas assurée. La première semaine, il faut vraiment surveiller la température. On donne à manger sur des petits papiers pour qu'ils ne se perdent pas trop.» Bien sûr comme pour tout Label Rouge, les contrôles sanitaires sont nombreux…
Dans l’espace des quatre cents mètres carrés du tunnel, quatre mille quatre cents poulets évoluent le temps du début de leur croissance. Scrupuleusement suivie, onze volailles au mètre carré, c’est la norme imposée par le « Label Rouge ». Les poulets sont aussi tracés sans OGM et ne reçoivent aucun antibiotique. Aux quarante troisièmes jours, ils ont accès au parcours leur octroyant un espace au minimum de deux mètres carrés par animal. « Il faut savoir que les poulets sont nourris par trois sortes d'aliments, poursuit notre éleveur. Entre le premier et le vingt-huitième jour, le « démarrage » est composé à 50% de céréales, ensuite la « croissance » jusqu'au cinquante deuxième jour, et ce qu’on appelle la « finition » jusqu'au quatre-vingt et unième jour composé à plus de 80% de céréales et autres minéraux et vitamines. » Alors les poulets sont collectés vivants et acheminés à l’abattoir de Félines, dans la grande plaine industrielle d'Annonay. Ses volailles seront commercialisées pour la plupart en grandes surfaces. « Avec cette activité, notre exploitation est rentable, confie Stéphane Volle. L’élevage de poulet ne représente pas un gros volume de travail. J’ai quelques moutons en complément et je vends en direct aux particuliers. Je fais de l'entretien d'espaces verts. Je suis toujours bien occupé ! » Puis il ajoute en souriant qu'il achète son poulet en grande surface, car il n'aime pas le tuer! Et le plumer non plus…