Rencontre avec un aviculteur

Article paru en décembre 2014
Mis en ligne en juillet 2022

Au hameau de Champguérin à Meyras, Stéphane Volle, au coeur d’une installation peu exigeante en espace, élève des poulets sous Label rouge. Il se félicite de la bonne santé de cette activité.
 

Stéphane Volle est donc agriculteur sur les hauteurs de Meyras. Il a pris la succession de l’exploitation familiale à l'âge de vingt-deux ans, il y a plusieurs années de cela. Petit à petit, il en a fait évoluer les activités. Ses parents élevaient des chèvres laitières. Stéphane a opté pour les poulets et les moutons, avec en complément un peu d’entretien d’espaces verts. C’est en 1998 qu’il construisit son poulailler. Pour cela, il bénéficia de l’aide à l’intégration pour élaborer le tunnel d’élevage et le Conseil général subventionna la plantation de cyprès pour la protection du bâtiment au vent, et qui amène un plus à l’esthétisme. Ainsi naquit une nouvelle aventure à la ferme familiale.

L’élevage de Stéphane Volle est un élevage en intégration en « Label rouge », c’est-à-dire que, ni il ne fait naître les poussins, ni il ne tue les volailles arrivées à maturité. Il ne fait qu’assurer le travail le plus long et le plus délicat, nourrir les poulets. Le « cou nu jaune » ou parfois le « poulet blanc » débarquent chez lui âgé d’un jour seulement. Le « cou nu jaune » est une race rustique traditionnelle, à croissance lente et à comportement vif. Sa peau et ses pattes sont, comme son nom l’indique, de couleur jaune. La qualification « Label rouge » exige son élevage en plein air, avec une alimentation composée à 100% de végétaux, de minéraux et de vitamines, dont 80% de céréales. La durée de son élevage soit de quatre-vingt un jours, deux fois plus de temps que la majorité des volailles standard. « Les poulets restent quarante-deux jours à l’abri en tunnel chauffé par ce que l’on nomme des éleveuses, expliquent Stéphane Volle. La température au sol doit être de trente-cinq à trente-sept degrés et la température ambiante de trente degrés. Sans cela leur survie n’est pas assurée. La première semaine, il faut vraiment surveiller la température. On donne à manger sur des petits papiers pour qu'ils ne se perdent pas trop.» Bien sûr comme pour tout Label Rouge, les contrôles sanitaires sont nombreux…

Dans l’espace des quatre cents mètres carrés du tunnel, quatre mille quatre cents poulets évoluent le temps du début de leur croissance. Scrupuleusement suivie, onze volailles au mètre carré, c’est la norme imposée par le « Label Rouge ». Les poulets sont aussi tracés sans OGM et ne reçoivent aucun antibiotique. Aux quarante troisièmes jours, ils ont accès au parcours leur octroyant un espace au minimum de deux mètres carrés par animal. « Il faut savoir que les poulets sont nourris par trois sortes d'aliments, poursuit notre éleveur. Entre le premier et le vingt-huitième jour, le « démarrage » est composé à 50% de céréales, ensuite la « croissance » jusqu'au cinquante deuxième jour, et ce qu’on appelle la « finition » jusqu'au quatre-vingt et unième jour composé à plus de 80% de céréales et autres minéraux et vitamines. » Alors les poulets sont collectés vivants et acheminés à l’abattoir de Félines, dans la grande plaine industrielle d'Annonay. Ses volailles seront commercialisées pour la plupart en grandes surfaces. «  Avec cette activité, notre exploitation est rentable, confie Stéphane Volle. L’élevage de poulet ne représente pas un gros volume de travail. J’ai quelques moutons en complément et je vends en direct aux particuliers. Je fais de l'entretien d'espaces verts. Je suis toujours bien occupé ! » Puis il ajoute en souriant qu'il achète son poulet en grande surface, car il n'aime pas le tuer! Et le plumer non plus…
Quels sont les différents types d’élevage ?
En France, nous ne comptons pas moins de six types d’élevage différents pour les poulets, et aussi les volailles en général. Chacun possède ses particularités et ne garantit pas la même qualité de viande, ni de prise en compte du bien-être des animaux.
L’élevage industriel est sans aucun doute le plus rentable financièrement mais offre des poulets de moindre qualité sans mention d’origine et arrivés à terme à l’issue d’une trentaine de jours d’engraissement sans voir la couleur du soleil, ni goûter au vert de l’herbe.
L’élevage fermier est gage d’une certaine qualité et garantit l’origine géographique de la volaille, tels les poulets de Loué, du Gers, du Forez ou encore les canards du sud-ouest…
L’élevage en Label rouge, tel celui de Stéphane Volle est un bon intermédiaire avec une alimentation soignée et des parcours en extérieur.
L’élevage AOC des volailles de Bresse semble être ce que l’on fait de mieux aujourd’hui, nous assure t-on.
L’élevage bio suit un cahier des charges précis et rigoureux définissant l’alimentation bio et sans OGM, des conditions de vie correctes pour les volailles, un temps minimum d’élevage…
Enfin, il reste l’élevage traditionnel ou familial en basse-cour à la maison. Pour ce dernier, les conditions sont variables et la production généralement destinée à la consommation personnelle.
Quand on parle d’élevage industriel, les principaux producteurs de volailles sont les États-Unis avec 18 millions de tonnes, la Chine avec 14 millions de tonnes et le Brésil avec 9 millions de tonnes. La France ne produit que de deux millions de tonnes de volaille dont 40 % proviennent de Bretagne et 23 % des Pays-de-Loire. Elle est néanmoins le premier producteur européen avec 36 %.
Adresse
Stéphane Volle, le Champguérin, 07380 Meyras 
04 75 94 41 00
Poulet « Label rouge » : www.volailles-ardeche.fr
 
Texte et clichés : Bruno Auboiron