Né à Auteuil dans une famille aisée : son père, Adrien Proust, est un médecin réputé, professeur à la Faculté de médecine à Paris ; sa mère, Jeanne Weil, est issue d’une riche famille bourgeoise. Il a un frère cadet, Robert, qui sera chirurgien. De ce frère, il est peu question dans les livres de l’écrivain. Jalousie de Marcel qui aurait voulu être le préféré de ses parents, l’unique. Pourtant ce frère veillera sur lui à la fin de sa vie.
Dès sa naissance, Marcel Proust est de santé fragile. Vers l’âge de 10 ans, il souffre d’asthme. Cette pathologie conditionnera son univers. Ainsi, il ne pourra plus passer ses vacances à la campagne à Illiers (en Beauce) chez sa tante, Elisabeth Amiot. Il restera très attaché à ce lieu souvent évoqué dans son œuvre. Plus tard, il vivra de façon recluse dans sa chambre.
Jeune homme, il suit des études de littérature, de droit, de philosophie. La fortune familiale lui permet de mener une vie mondaine, de fréquenter des salons où il rencontre artistes et intellectuels.
Jusqu’à ses 35 ans, il n’a presque jamais quitté ses parents. Après leur mort, il s’affirme dans son choix d’être écrivain et assume son homosexualité. C’est à ce moment-là qu’il commence son œuvre majeure : A la recherche du temps perdu et dont "Du côté de chez Swann" constitue le premier volume.
Style et écrits
Son ambition est, d’être reconnu ! Au niveau littéraire il rompt avec le naturalisme et renoue avec le roman poétique. Le mythe du héros et l’idéalisme l’animent. Il écrit des articles (notamment sur John Ruskin (1819-1900), un recueil poétique : Les plaisirs et les jours en 1896 (préfacé par Anatole France) et un essai : Contre Sainte-Beuve (publié à titre posthume en 1954).
En 1919, le prix Goncourt lui est décerné pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs, second volume de A la recherche du temps perdu.
Son roman fleuve A la recherche du temps perdu, est publié en sept tomes, entre 1913 et 1927. Il est composé d’une introspection de son enfance à Combray, de ses premiers amours, de la société mondaine. Pour lui, le passé peut non seulement être revisité, mais aussi reconquis. Le temps change les êtres. La chronologie est quelque peu délaissée au profit de l’association d’idées, l’évocation de bribes de vie, de la personnalité. En fait, il s’agit d’un monologue, d’un discours profond et continuel avec lui-même. Fatalement, il y est question de subjectivité. La mémoire n’est pas fiable : la réalité est édulcorée ou ternie par des souvenirs patinés, embellis, travestis.
Quant à la "Madeleine de Proust", c’est l’expression en une centaine de lignes d’une sensation éprouvée et recherchée dans son exacte origine. L’esprit voyage vers ce qui le fait frémir, ce qui a bouleversé le corps. "Arrivera-t-il jusqu’à la surface de ma claire conscience, ce souvenir […]. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray…"
Par ailleurs, il est intéressant de relever le style particulièrement lyrique lorsqu’il parle de cet appareil aujourd’hui si banal : le téléphone, comme d’un instrument magique : "[…] les forces sacrées avec lesquelles nous sommes en contact… ", "Toutes-Puissantes par qui les absents surgissent à notre côté" ou "Danaïades de l’invisible".
Lire Marcel Proust c’est cheminer vers l’expérience intérieure d’un individu. A travers cette œuvre magistrale, dont une partie a été publiée après la mort de son auteur, on s’interroge alors, sur son propre parcours de vie.
NB. Marcel Proust est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.