Les Cévennes - Grès et calcaire

Article paru en novembre 2017
Mis en ligne en juin 2023

Au centre des Cévennes, les maisons possèdent des murs en grès aux pierres parfaitement appareillées. Une caractéristique leur offrant une réelle beauté et une belle intégration dans le paysage. Comme partout ailleurs dans les montagnes cévenoles, les pièces du rez-de-chaussée servent à l’activité agricole et à l’étage se développe le logement. Cette dernière est accessible par un escalier intérieur à vis ou extérieur donnant sur un perron couvert. Les toits sont protégés par des lauzes ou des tuiles canal. Les bâtiments s’organisent souvent autour d’une cour centrale.
 
Au sud-est des Cévennes, les maisons ressemblent vraiment à celles du Bas Vivarais. Les murs et les encadrements des portes et des fenêtres sont en calcaire. Le grenier se développe au-dessus de l’espace habitable qu'on nomme "poustas". Un toit à faible pente (20°) coiffe l’ensemble. Il est en tuiles canal.
 
Souvent une petite magnanerie, lorsqu'elle ne trouve pas sa place au-dessus de la cuisine pour profiter de la chaleur des fourneaux, se dresse en marge du bâtiment principal. Des petites cheminées très sommaires occupent les angles de sa pièce unique ou l’espace entre les fenêtres.
 
Il est intéressant de lire le terrain et les faïsses à proximité immédiat de la maison pour comprendre comment cette dernière fut implantée. En terrassant le moins possible le terrain, on limite grandement les risques de créer les problèmes d’humidité. Bien souvent un arbre devenu imposant fut planté contre la façade sud de la maison. En été il la protégeait de l’ardeur des rayons du soleil et en hiver l’absence de feuilles les laissait passer. Autrefois tout était pensé en fonction des conditions climatiques et des impératifs du terrain. Il n’est pas bon de s’affranchir de cela aujourd’hui.
 
Sur les toitures, la présence des panneaux solaires pour la production d’eau chaude ou photovoltaïques pour la protection d’électricité pose parfois des problèmes d’étanchéité et en plus ne sont pas esthétiques. Idéalement, la solution serait de les placer exposés au sol, sur une faïsse, à proximité de la maison et si possible cachés du regard par une haie arbustive ne nuisant pas à la luminosité.
 
Avant tout, reconstruction ou réaménagement des bâtiments, il faut prendre soin d’éliminer tous les effets néfastes des restaurations qui datent des années soixante-dix en supprimant béton et peinture au plomb.
 

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Maisons Paysannes d’Ardèche
Bernard Leborne
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Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, collection Maisons Paysannes d’Ardèche