Les Cévennes

Article paru en octobre 2017
Mis en ligne en mars 2023

 
Au nord des Cévennes, l’architecture en granit impose des bâtiments structurellement proches de ceux de la Montagne Ardéchoise. Les maisons sont basses et massives et leurs murs épais sont faits de blocs de granit montés avec ou sans liant. Une grande étable voûtée se développe au rez-de-chaussée et l’habitation à l’étage. La toiture était toujours en lauzes, aujourd’hui souvent remplacées par des tuiles canal.
 
Au sud-ouest des Cévennes, le schiste est associé à des blocs de quartz pour l’édification des murs, et les parements extérieurs sont parfois enduits ou simplement passés à la chaux. Les toitures sont en dalles de schiste. Les encadrements des ouvertures sont en granit, grès, schiste ou plus simplement en bois local de châtaignier, solution plus économique. Au rez-de-chaussée, les pièces voûtées sont dédiées aux animaux et aux activités agricoles, et l’étage à l’habitation.
 
Le point commun entre les différents styles architecturaux des Cévennes, nés de la présence des diverses matières premières minérales, est l’édification de la clède. Dans ce massif montagneux, berceau de la culture du châtaignier, ce très modeste bâtiment carré, à un étage, se trouvait toujours à l’écart du bâtiment principal à cause des risques d’incendie. C’est entre ses murs que l’on faisait sécher les châtaignes grâce à un feu à même le sol au centre de la pièce du rez-de-chaussée.
 
Cette clède est un véritable atout esthétique et pratique, qu’il convient de respecter dans ses formes et ses ouvertures. En l’aménageant avec un plancher en bois il est aisé de la transformer en un petit bureau ou logement d’appoint temporaire lors de la visite d'amis.
 
La variété des pierres d’encadrement des ouvertures est également à respecter lors des créations de nouvelles portes et fenêtres. Bien sûr l’usage du bois de châtaignier est toujours plus simple et aussi moins onéreux.
 
Les murs épais des maisons sont montés parfois à la terre. Cette dernière n’est présente que pour l’étanchéité car les pierres s’empilent et se calent les unes contre les autres dans l’épaisseur des murs. Quand on décide de refaire les joints entre les pierres, l’usage de la chaux est incontournable et seulement sur le premier centimètre d’épaisseur. Ces murs assurent une importante inertie, atout qu’il faut prendre en compte lors de la définition de l’isolation à mettre en place.
 
Souvent les toits en dalles de schiste sont très faciles à restaurer et il est alors préférable d’opter pour cette solution plus esthétique qu’un toit en tuiles…

Maisons Paysannes d’Ardèche, Bernard Leborne
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Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, collection Maisons Paysannes d’Ardèche