Le Coiron

Article paru en juin 2017
Mis en ligne en juin 2023
Avec Bernard Leborne, nous passons en revue les caractéristiques architecturales de chaque territoire en lien avec les matériaux présents sur place, les techniques de construction liées à ces matériaux mais aussi au savoir-faire des artisans locaux. Nous abordons également l’intérêt de préserver cette richesse patrimoniale et les conseils pour y parvenir. Ces conseils peuvent être mis en pratique par tous les propriétaires et ceux rêvant de le devenir. Une maison restaurée dans le respect de son architecture lui confère de toute évidence, une plus-value patrimoniale et financière.
 

L’architecture du Coiron se décline principalement en bâtiments isolés, en dehors des villages, et n’affiche pas une façade uniforme. Les fermes furent agrandies en fonction des besoins liés aux diverses activités de l’agriculture. À la croisée de différentes influences, le Coiron est de basalte et de calcaire, offrant parfois une polychromie en noir et blanc qui orne les façades des maisons d’une sobriété parfaite. Les murs en pierre n’étaient bien souvent crépis que dans les villages et indiquaient ainsi l’aisance financière et le statut social du propriétaire.
 
Les bâtiments sont massifs et s’organisent autour d’une cour. Au rez-de-chaussée s’établissent les pièces voûtées accueillant les animaux. Juste au-dessus, à l’étage, le "leïo", balcon couvert, donne accès à la cuisine au sol dallé de basalte, distribuant les autres pièces de l’habitation. Coiffant le tout, un grenier bas servait à entreposer les réserves.
 
Parmi les bâtiments agricoles annexes, il s’en trouvait toujours un, surmonté par la "fenière", vaste grenier permettant de mettre à l’abri l’indispensable foin pour l’hiver. Les fermes les plus imposantes pouvaient compter jusqu’à huit bâtiments.
 
Les toits à deux pentes recouverts de tuiles canal grises montrent une faible déclivité. Ils ne débordent que très peu en avant des murs.
Il est donc bon de respecter la polychromie et le type de pierres assurant leur esthétique aux encadrements des portes et des fenêtres, mais aussi la proportion des ouvertures qui sont toujours plus hautes que larges. Il vaut mieux multiplier le nombre des fenêtres pour laisser entrer la lumière que d’élargir celles existantes au risque de déséquilibrer l’harmonie de l’ensemble.
 
L’isolation des maisons se fera par l’intérieur pour respecter la beauté du parement extérieur des murs. Pour ce faire, il est conseillé d’utiliser des isolants respirant : laine de bois, ouate de cellulose, chaux-chanvre, et surtout pas de polystyrène.
 
Les portes de la grange que l’on voudrait habiter, peuvent servir de volets à l’aménagement d’un sas en retrait à l’intérieur du bâtiment, ce qui offre l’avantage d’un espace de transition thermique et de ne pas modifier l’aspect extérieur du bâtiment tout en profitant de la lumière de cette grande ouverture.
 

En savoir plus :
 

Maisons Paysannes d’Ardèche, Bernard Leborne
Tél. 04 75 90 44 21
ardeche@maisons-paysannes.org
www.maisons-paysannes.org)
Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, Maisons Paysannes d’Ardèche