Lalevade-d'Ardèche

Article paru en mars 2014
Mis en ligne en juillet 2022

Il faut savoir prendre le temps de s’arrêter parfois pour découvrir les richesses d’un village que le tracé aspirant d’une route nationale cache. Il faut savoir mettre le clignotant et se garer à l’écart de la circulation pour découvrir Lalevade-d’Ardèche.
 

On traverse toujours trop rapidement Lalevade-d’Ardèche, sans jamais prendre le temps d’une pause. Depuis le ruban asphalté de la nationale 102, il est bien impossible d’imaginer les richesses et la beauté cachée de ce village s’étirant tout en longueur sur la rive droite de la rivière Ardèche.  Ma Bastide vous les fait découvrir.
Bien sûr, les commerces ouvrent leurs portes de chaque côté de la grande route. Ils sont nombreux et les Levadoises et les Levadois ont à leur disposition l’ensemble des services leur facilitant la vie quotidienne. Mais derrière les façades linéaires, des petites rues mènent en bordure de la rivière ou à l’arrière du village, là où les surprises attendent les visiteurs. Située à la jonction de deux vallées se jetant dans celle de l’Ardèche, le Salyndre descendant de Saint-Cirgues-de-Prades et plus en mont la Fonteaulière arrivant de Montpezat-sous-Bauzon, la commune de Lalevade-d’Ardèche est la plus petite du département avec une superficie de deux cent vingt hectares. Elle tire son nom d’une « levade », petite construction en pierres en travers de la rivière permettant de dévier  l’eau vers les béalières alimentant les moulins, les usines et pour l’irrigation des terres agricoles. Il est intéressant de constater que les béalières sont toujours entretenues aujourd’hui. Lalevade-d’Ardèche est une commune récente. Elle était autrefois un hameau de Niègles. Son acte de naissance administratif date du 15 décembre 1903. Elle est née en même temps que celle de Pont-de-Labeaume. Elles sont donc le résultat de la partition de l’ancienne commune de Niègles. Ce dernier bourg implanté trop en hauteur, alors que la vie économique se déplaçait et se développait  dans la vallée, devint un hameau de Pont-de-Labeaume…

Ce que l'on sait moins
En 1920, Lalevade-d’Ardèche comptait mille trois cent cinquante habitants vivant de l’exploitation des mines de charbon, du tannin des châtaigniers, des moulinages et des scieries. Six cents ouvriers oeuvraient alors dans ces différentes activités. Avec celles de Banne dans le sud, les mines locales de charbon étaient les principales de notre département. Le filon de Champgontier, situé vers Prades et Lalevade-d'Ardèche, se poursuivait vers Jaujac et La Souche en perdant de l'importance. En 1789, les mines produisaient tout de même annuellement cinq mille tonnes de charbon. Cette exploitation s’acheva dans les années cinquante. Un projet de liaison transcévenole devant relier Le Puy-en-Velay à Aubenas et déclaré d'utilité publique en 1906 impliqua l'édification d'une gare au cœur du village. Ainsi, en 1882, elle prit du service sur la ligne venant du sud et dont elle était le terminus temporaire. Parallèlement fut construit l’Hôtel Terminus pour l’accueil des voyageurs. Si ce dernier existe encore, la gare est devenue le siège de services administratifs ; le service voyageurs ayant cessé en 1969… La voie ferrée ne dépassa jamais cette gare, même si de nombreux ouvrages d’art étaient déjà réalisés à l’image du tunnel du Roux qui se métamorphosa en tunnel routier. Ce furent les conséquences de la Première Guerre mondiale qui mirent fin à ces travaux. L’une des richesses architecturales du village est son église dont la construction débutée en 1846 ne demanda pas plus de deux années grâce aux journées de travail et au soutien financier offerts par les habitants. Dédié à Saint-Joseph, cet édifice religieux fut coiffé dix ans plus tard de son clocher muni de sa cloche « Marie-Joséphine » baptisée en 1859. À noter la date de 1847 gravées dans la pierre de la clef de voûte du porche. Elle subit une première restauration un siècle plus tard et une seconde en 1990. Elle revêt désormais un aspect moderne et unique. Son autel en inox rappelle les coulées de lave basaltique des jeunes volcans tout proche, ainsi que les formes et les couleurs du tabernacle, petite armoire recevant les hosties consacrées. Quant à la Vierge, elle est sculptée dans la pierre basaltique. L’ensemble est magnifique et mérite l’attention des visiteurs.

Aujourd'hui, Lalevade-d'Ardèche accueille une population d'environ mille cents habitants, au dernier recensement. La vie ici est agréable et l’activité économique active. Services médicaux, banques, commerces, artisans et même une grande surface entretiennent cette vitalité commerciale. « Ici nous trouvons tout ce dont nous avons besoin sans vivre vraiment en ville, souligne Béatrice, nouvelle arrivante. Bien sûr, il est bon d’habiter en retrait de la grande route. Ainsi, nous avons le sentiment de vivre à la campagne, l'Ardèche et les montagnes sont si proches.» Voilà une belle déclaration pour convaincre les plus septiques. Lalevade-d'Ardèche, pour peu que l'on s'écarte de la nationale, se montre sous son aspect le plus agréable…

 
À pied !
À travers les calades et les petits sentiers, les itinéraires de randonnée au départ de Lalevade-d’Ardèche sont intéressants et variés. Ils partent à la découverte des montagnes et des vallées alentour où règnent le patrimoine et la nature.
Balade Réjus-Rousserol (au départ de Pont-de-Labeaume) : l'itinéraire sinue dans une belle nature avec des points de vue sur l'altier Château de Ventadour.
Balade de Niègles (au départ de Pont-de-Labeaume) : l’itinéraire emprunte une ancienne voie romaine montant jusqu’à l’église romane de Niègles.
Balades des Terrisses : tout au long des collines boisées dominant le village, l’itinéraire ménage de beaux panoramas sur les vallées du Salyndre, du Lignon et de l’Ardèche.
 
Adresses
Mairie, 12 avenue centrale 07380 - Lalevade d’Ardèche  04 75 38 00 51  mairielalevade@wanadoo.fr
Office de tourisme, la gare - Lalevade d’Ardèche  04 75 94 13 20   ot.lalevade@9business.fr
 
Texte et clichés : Bruno Auboiron