La montagne ardéchoise

Article paru en septembre 2017
Mis en ligne en juin 2023

Sur ces terres d’altitude où sévit la burle, les hommes ont su bâtir pour se protéger et préserver leurs troupeaux. Ainsi invariablement, les plus anciennes fermes sont massives et d’un seul bloc, long, bas et solide face à la rigueur des hivers rudes paraissant sans fin.
 

Les hommes et les animaux se partagent le rez-de-chaussée, simplement séparés par une mince cloison de bois, plus rarement un mur en pierre. L’habitation et l’étable sont reliées par une porte intérieure. Un habitat complémentaire fut parfois érigé plus tard à une extrémité du bâtiment. Peu d’ouvertures distillant une pauvre lumière à travers des murs montés à la terre, de plus d’un mètre d’épaisseur. L’habitation se compose d’une pièce principale de vie aménagée de lits-placards pour bénéficier de la chaleur de la grande cheminée. L’arrière de cette pièce est occupé par une cave voûtée. À l’entrée extérieure de l’étable, se trouve sous "l’arcas", espace protégé, se trouve le bachas, longtemps seul point d’eau disponible.
À l’étage se développe dans d’imposantes dimensions, la "fenière". Des trappes aménagées dans son plancher permettaient la distribution de foin aux animaux, sans sortir dans le froid, car on accédait aussi à la fenière par un escalier intérieur. L’accès pour approvisionner en foin ce vaste grenier se concrétise par une rampe faite de terre, perpendiculaire au bâtiment ou directement par l’amont quand le terrain est en pente.
 
Il existe deux types de couvertures pour ces bâtiments : le genêt (pailhisse) et la lauze. Le toit de genêt, en forte en pente (60°), nécessitait un entretien continuel mais le matériau était inépuisable en montagne et la charpente le soutenant n'avait pas à être aussi solide qu’avec l’usage de la lauze. Ces dernières sont très lourdes et posées sur un toit moins en pente (40°).
 
Bien sûr, le genêt n’est plus en usage et la lauze l’est de moins en moins, si la toiture est en mauvais état car le coût de la réparation est élevé. Pour remplacer ces deux matières, la couverture métallique Bacacier est la solution couramment choisie : Bacacier RAL 7006 pour la couleur du genêt ; Bacacier RAL 7022 pour la couleur de la lauze.
 
En conservant la charpente d’origine, on bénéficie d’un vaste espace sous la toiture que l’on peut éclairer grâce à des fenêtres de toit posées au nord pour une lumière plus régulière et un impact visuel moindre.
 
Pour habiter le rez-de-chaussée, souvent mi enterré, il est bon de décaisser le sol pour installer un hérisson bien ventilé et enduire les murs intérieurs en chaux et chanvre, pour combattre la sensation de paroi froide.
 
Dans tous les cas, il ne faut jamais toucher à la "chareyre", grande poutre se développant sur toute la longueur du bâtiment soutenue par des piliers en pierre. Cette poutre est l’âme de la maison !
 

En savoir plus :

Maisons Paysannes d’Ardèche, Bernard Leborne.
Tél. 04 75 90 44 21
ardeche@maisons-paysannes.org
www.maisons-paysannes.org
Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, collection Maisons Paysannes d’Ardèche