Flaviac

Article paru en novembre 2015
Mis en ligne en juillet 2022

A deux pas de Privas, le long de l’Ouvèze, le village expose ses vieilles pierres en ruelles et calades épousant le relief des premières pentes des coteaux regardant le sud.

Du Pouzin à Privas, en suivant le cours de l’Ouvèze, les villages se succèdent et s’étirent le long de cette voie de communication particulièrement fréquentée. Presque à mi-chemin entre la vallée du Rhône et l’ancienne place forte protestante, Flaviac est une commune discrète. Un temple, une église, quelques commerces, les restes d’une industrie jadis florissante ponctuent ce regroupement humain et soulignent ses caractéristiques.

L’origine du village de Flaviac serait due à l’installation sur les bords de l’Ouvèze d’un Romain nommé Flavius. Installé avec ses serviteurs, il aurait créé le domaine de Flavius, aux premières années de notre ère. Est-ce la réalité ou simplement la traduction d’une imagination fertile ? Toutefois, sur le territoire de la commune, on retrouve quelques vestiges romains. Bien des siècles plus tard, sous l’influence de la langue d’oc, cette appellation Flavius s’est transformée en Flaviac. Et ce nom est resté inchangé jusqu’à aujourd’hui. Un nom chantant, à l’image du ciel de la vallée de l’Ouvèze, lumineux une grande partie de l’année grâce à l’exposition est-ouest de la vallée.
Exposition qui favorisa aussi son développement. De l’est vers l’ouest, de la vallée du Rhône aux montagnes du Massif Central, en passant par Privas, la préfecture du département, la voie de communication l’empruntant a fait de Flaviac un point de passage obligé. Commerce, industrie, agriculture ont marqué de leur empreinte les paysages de la commune. Ainsi, le développement des hameaux de Chamée, Léouze, Parigand sont la preuve d’une activité agricole et pastorale sur de magnifiques coteaux exposés au sud. La polyculture et l’élevage de quelques animaux permettaient alors aux paysans de survivre et de commercer un peu en vendant le surplus de leurs productions sur les marchés locaux.

La petite église veille jalousement sur les quelques maisons rassemblées autour d’elle, tandis qu’un peu plus loin, le temple, de style néo-roman, regarde la vallée. Les vieilles pierres des maisons des hameaux de Léouze, Chamée, Cheylus, Charderie ou du Fort Mahon s’offrent aussi à la curiosité de celles et ceux qui empruntent les chemins de randonnée de la commune. Les châteaux du Cheylus, bâtis aux XVe et XVIIIe siècles, de Fort-Mahon, en réalité une ferme, de Saint-Quentin, aujourd’hui en ruine, et celles du couvent de Serre-l'Église s’inscrivent au patrimoine architectural de la commune. Sans oublier les vestiges du riche passé industriel du XIXe siècle, développé grâce à la présence abondante de l’eau et à la voie de communication de la vallée de l’Ouvèze, qui ont laissé des béalières, des moulinages…
Sur la rive gauche de l’Ouvèze, les anciennes mines de plomb argentifère étaient sans doute déjà exploitées à l’époque romaine. Mais ce n’est qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle qu’elles connurent une réelle et intense activité. Une société d’origine lyonnaise entama des travaux de recherche en 1888 dans les communes de Flaviac et Saint-Julien-en-Saint-Alban. Les premiers travaux d’aménagement au quartier des Vergnes en bordure de l’Ouvèze et la concession des mines dite "de Chaliac" furent engagés en août 1890. Quatre ans plus tard l’exploitation cessa. En 1897, la Société Métallurgique et Minière des Cévennes reprend l’activité avec succès et le quartier des Mines, en rive gauche du ruisseau de Lagau, se développe. En 1906, plus de deux cents mineurs extraient quatre mille tonnes de minerai. Comme dans beaucoup d’activités de cette époque, la Première guerre mondiale est fatale et la fermeture de la mine est annoncée en septembre 1914. Les années qui suivirent, virent la vente du matériel et des bâtiments dont certains sont démolis. Entre les deux guerres, un essai de reprise de l’activité se solde par un échec et ce ne sont pas les quelques explorations entreprises dans les années quatre-vingt qui redonneront le moindre espoir. L’histoire des mines de Flaviac est bel et bien terminée. Aujourd’hui seules les ruines de la grande laverie, des bâtiments du directeur et des ingénieurs et la grande cheminée de la machine à vapeur en témoignent.
Du fond de la mine, il est maintenant temps de prendre de la hauteur pour arpenter les chemins balisés de randonnée autour du village. Des rives ombragées de l’Ouvèze, du ruisseau de Lagau ou jusqu’aux belvédères dominant la vallée, à la découverte du massif granitique du pigeonnier au nord, parmi les bois de chênes, châtaigniers et hêtres, et de la colline calcaire des Grads avec pour point culminant le Serre Valenche. De ce dernier belvédère, la vue est imprenable sur toute la vallée et le village, mais porte aussi très loin sur le massif du Vercors et les contreforts des Alpes à l’Est et même sur Mont Ventoux plus au sud. Une vue époustouflante…
 

Mairie
Place Jean Jaurès
07000 Flaviac
04 75 65 71 57

Texte et clichés : Bruno Auboiron