Cros de Géorand et Sagnes-et-Goudoulet

Article paru en mai 2016
Mis en ligne en juillet 2022

Ils ne sont pas placés sur les grandes routes touristiques. Pourtant ils ne manquent pas de charme et attirent entre leurs murs de pierres, celles et ceux à la recherche d’authenticité.
 

À peine plus de mille mètres d’altitude, Cros de Géorand se love au creux d’un repli de terrain où file l’eau tranquille du Tauron, épouse la courbe de niveau pour se fondre dans le paysage. La Loire naissante et le Gage aussi traversent le territoire de la commune qui se décline en deux entités distinctes : le bourg au cœur de la vallée du Tauron et La Palisse dans la vallée de la Loire.

Cette commune tire son nom de " cros " qui en patois signifie creux ou fossé et rappelle bien sûr la situation du bourg en rive droite du Tauron. Géorand s’est ajouté en référence à la famille des seigneurs ayant la main mise sur le territoire au Moyen Âge. Quelques maisons se rassemblent autour de l’église, offrant quelques traits de style roman et recouverte de lauzes. En ses murs, elle conserve pieusement des reliques de Saint-François-Régis… Le village vit paisiblement au fil des jours qui passent, des saisons, mais... il ne s’endort pas. Il se tourne résolument vers la modernité comme en témoigne le parc éolien La Citadelle, au lieu-dit Tauleigne, réunissant huit "moulins à vent" dominant le village sur une crête parfaitement exposée. Autre signe de modernité dédié à la production d’électricité : le barrage de La Palisse. Un barrage-voûte en béton d’une hauteur de cinquante-sept mètres donne naissance à un lac artificiel. Il coupe le cours de la Loire pour réguler l’approvisionnement en eau de l’usine hydro-électrique de Montpezat-sous-Bauzon, située beaucoup plus bas sur un autre versant de la montagne… Un second barrage sur le Gage complète cet équipement. Un sentier nommé " l’eau et sa force " est aménagé sur le territoire de la commune. Il est présenté ainsi, " Eau de pluie qui ruisselle sur la forêt et les champs, tu imprègnes les sols, dévales les pentes et cours dans les ruisseaux. Depuis le panorama du site du château jusqu’aux berges des lacs, de la forêt de hêtres au ruisseau du Gage, ta puissance semble s’apaiser aux eaux calmes d’Issarlès, du Gage et de La Palisse. Domptée dans ces retenues, tu rassembles de nouveau toute ta force pour nous offrir énergie et lumière. Tu es même présente dans l’église du village ! "
À chacun de la découvrir…
Malgré toute la technologie déployée ici, les activités principales des habitants du village restent liées à l’agriculture, en particulier l’élevage, l’artisanat et le tourisme. Et il en est de même, un peu plus loin, dans un autre petit et charmant village, Sagne et Goudoulet.

Sagnes-et-Goudoulet
Ce petit village se dresse à mille deux cents mètres d’altitude, entre Burzet au pied de la montagne et Sainte-Eulalie au pied du Gerbier-de-Jonc. Comme en de nombreux cas, depuis 1790, la commune est née de la fusion des deux paroisses Les Sagnes et Goudoulet. Au cœur du village d’aujourd’hui, c’est le règne de la belle pierre et de la lauze. Les fermes à l’architecture traditionnelle respectée et mise en valeur ne se comptent plus, qu’elles se nomment La Grangeasse ou Peyronnet avec sa toiture en genêts, mais il en est une qui mérite une attention toute particulière : la ferme des Grandes Sagnes. Bâtie contre l’église de style roman, elle se compose de l’étable en bas et de la fenière au-dessus où l’on entassait le foin pour l’hiver. Le panneau installé devant le bâtiment livre les informations suivantes : " La configuration de cette ferme est un exemple parfait d’adaptation de l’homme au climat : une pièce unique, où loge toute la famille, communique directement avec l’étable, ce qui permet de soigner les bêtes sans sortir à l’extérieur et de profiter de leur chaleur pendant la rigueur de l’hiver. Elle possède une grande cheminée avec un four à pain. Parfois une ou deux chambres sont aménagées à l’étage. " Les murs extérieurs de ces fermes sont très épais, souvent plus d’un mètre. Ils sont constitués de deux parements de pierres granitiques ou volcaniques entre lesquels est entassé un mélange de terre et de cailloux. Le toit en lauzes nécessite la mise en place d’une solide charpente en sapin. Autrefois on disait : " qui lauze bien, lauze pour cent ans. " Bâties contre la pente, les fermes se protègent en faisant descendre au nord, face à la burle, leur toit le plus bas possible. Et dans tous les cas, les deux niveaux, l’étable et la fenière, sont accessibles de plain pied. Le tour du village par ses ruelles est bien vite fait. Et il serait dommage de le quitter sans un petit détour par l’auberge fort justement réputée de Jean-François Chanéac.
 
Liens
www.cros-de-georand.fr
www.sagnes-et-goudoulet.fr
 
Texte et clichés : Bruno Auboiron