Coux

Coux, dont le nom d’origine celtique peut se traduire par « hauteur », n’a pas toujours été le cœur de la commune telle qu’elle se présente aujourd’hui. À l’origine, Coux n’était qu’une dépendance de Lubilhac située au hameau de La Charrière, où se trouvait l’église romane paroissiale érigée au XIe siècle. Il en alla ainsi jusqu’au XVIe siècle. Puis Lubilhac fut abandonné et tomba en ruine, tandis que Coux, fièrement dressé sur son éperon rocheux au-dessus de la rivière Ouvèze, se développait autour de l’ancien prieuré. Village d’allure médiévale à moitié fortifié, sa position en hauteur constituait un site tactique et stratégique permettant le contrôle du passage de la vallée de l'Ouvèze, jonction entre la vallée du Rhône et Privas. Pendant les guerres de religion, Coux jouera le rôle de défense avancée lors du siège de Privas, place forte protestante tout comme Coux, sous le règne de Louis XIII. Le Duc de Montmorency prit le village et avança sur Privas qui capitula en 1629.
Coux ne connut pas que des heures sombres. Sous le règne d’Henri IV et surtout grâce à l’influence de l’agronome Olivier de Serres, la plantation de nombreux mûriers permit le développement de plusieurs moulinages sur les rives de l’Ouvèze et du Mézayon. Aujourd’hui certains de ces  bâtiments  ont été restaurés et aménagés en logements, et il ne reste plus qu’un seul des mûriers plantés en 1606, délimitant l’allée de la fin de la Grand-Rue…

Témoin du temps passé
Des témoignages, ce village en conserve de nombreux… La porte de Privas, passage obligé de la route reliant Le Pouzin à Privas par la vallée de l’Ouvèze, fut un point de défense du village lors de son siège, pendant les guerres de religion. On découvre aussi la Porte Centrale qui fermait le village ainsi clos, avant d’emprunter la rue principale et découvrir ses maisons si anciennes. La façade d’une maison du XVII^e siècle, une pierre fut gravée d’un cœur renversé et les initiales D.M. 1744, date de l’union de Marguerite Montusclat et Jean Durand, cousin de Marie Durand… Une autre maison, un peu plus loin, affiche une pierre gravée de la date 1600,  faisant de cette  maison la plus ancienne de Coux. Encore un autre qui servit d’hôpital lors du siège de Privas vit mourir le marquis d’Uxelles. Une ruelle est coiffée d’arceaux, servant à soutenir les maisons entre elles et à en assurant la communication, même en hauteur. Tandis qu’au sol, les galets pavent les ruelles, qu’elles soient du Pont, du Peintre, de l’Échauguette…

Coux, on peut le dire, est vraiment un village à part. La vie y était intense, notamment autour des points d’eau comme le Bacha. Ce bassin daté de 1911 fut creusé dans le grès tiré d’une carrière voisine. La coutume locale veut que les jeunes mariés touchent l’eau  de la source du Bacha leur assurant une union solide. Cette habitude portait-elle ses fruits ? Au cœur du village, l’église fut bâtie en 1664 sur la base de l’ancien prieuré dont le développement fut à l’origine du déplacement de la vie du village de Lubilhac à Coux. À noter que cette commune se décline en plus d’une quinzaine de hameaux. L’insistance du curé Jean Blanc et le soutien des États du Vivarais permirent la bonne conduite du chantier. La place de l’église créée à cette occasion fut dernièrement aménagée. La « grotte » d’utilité religieuse est quant à elle, toujours en place. Après un long moment passé à déambuler dans la beauté des vieilles pierres de Coux, est maintenant venu le temps de tourner le dos au village pour descendre au bord de la rivière. Pour ce faire, on emprunte le magnifique pont à une seule arche en grès et calcaire.
Enjambant l’Ouvèze depuis le XIVe siècle, ce pont fut modifié en 1629, et inscrit depuis 1932 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Sur le site d’Onclaire, un ancien moulinage fut transformé en moulin à la farine à la fin du XIXe siècle. La farine fut produite sur le site jusqu’en 1956. Laissé à l’abandon, il s’effondra. En 1975, la municipalité de Coux devint propriétaire du site et l’aménagea à destination de l’activité touristique. Avec l’aide de bénévoles de l’association Arts et Mémoires, la restauration du moulin est même commencée. Musée de la boulangerie, expositions, visites guidées du site et du village, les idées sont nombreuses pour l’avenir…