Chirols

Article paru en juin 2014
Mis en ligne en juillet 2022

Idéalement exposé au sud entre la vallée de la Fonteaulière et la montagne Sainte-Marguerite, le village de Chirols, même s’il ne fait pas parler de lui, est dynamique et il y est agréable d’y vivre.
 

La Fonteaulière est une belle rivière dont on sait aujourd’hui tirer profit pour la production électrique et autrefois pour donner l’énergie nécessaire au fonctionnement des moulinages. Quelques coulées basaltiques discrètes, des canaux d’irrigation à foison et sur sa rive gauche, juste en amont de son confluent avec la rivière Ardèche, le village de Chirols. Le bourg et ses nombreux hameaux sont placés sous la protection bienveillante de la montagne Sainte-Marguerite, sommet aisément identifiable, paré d’antennes relais pour les télécommunications. À 987 mètres d’altitude, il offre l’un des plus beaux panoramas de la région.

Chirols est né en 1854 de sa séparation de la commune de Meyras
Partout sur le territoire du village, la pente est si raide que localement, on avoue parfois ne plus savoir si on monte ou on descend. Il y a encore quelques décennies, l’activité des moulinages faisait vivre la population locale nombreuse. Avec l’arrêt de cette activité, elle a largement chuté jusqu’en 1990. Mais depuis le début du troisième millénaire, elle augmente à nouveau de manière significative avec l'arrivée et l'installation régulière de familles avec des enfants en bas âge.
Tout en bas du village, au bord de la rivière, l’ancien moulinage, devenu en partie propriété de la commune, s’est métamorphosé en écomusée. Entre ses murs désormais silencieux, le visiteur découvre comment naissaient les précieux fils de soie des cocons du bombyx du mûrier. Bien sûr l’accent est mis sur la mémoire de ces ouvrières du textile, souvent très jeunes. Cette main-d'œuvre abondante et docile fit le bonheur des quatre cents moulinages ardéchois sous le second Empire, approvisionnant les soieries lyonnaises. Créé en 1988 par une association dont Yves Paganelli, auteur de plusieurs œuvres sur ce thème, fut la cheville ouvrière, l’écomusée du moulinage met en scène la partie industrieuse de notre patrimoine.

Revenons à des préoccupations plus actuelles
Le village rajeunit... Pour Claude Étienne, le maire de la commune, l’accroissement de la population s’explique simplement : « Le village est situé dans le bassin d’emploi d’Aubenas, alors nous recevons de nombreuses demandes de personnes voulant vivre ici » Ce phénomène a fait renaître l’espoir que l’école du village ouvre à nouveau ses portes. Le dossier est déposé auprès de l'Éducation Nationale car avec plus de trente enfants de moins de dix ans et donc en âge d'être scolarisés, la classe unique fermée, en 2008, pourrait à nouveau résonner du rire des enfants. Enfin, pas sur le même site car l’ancienne école publique ne correspond plus aux besoins d’aujourd’hui et c’est donc l’ancienne école privée, transformée en salle des fêtes, qui serait aménagée et prête pour la rentrée prochaine. Quant à la salle des fêtes, elle trouvera sa place dans un autre bâtiment. Comme dans beaucoup de communes, le problème au développement est l’approvisionnement en eau des habitations. Chirols a résolu cette difficulté en s’assurant de nouvelles ressources pour pouvoir accueillir de nouveaux arrivants. Et développer l’habitat dispersé en mitant le paysage n’est pas à l’ordre du jour. La volonté affichée est de rendre constructibles les espaces libres au sein des hameaux entre les bâtiments actuels et de faire sortir de terre un écohameau rattaché au bourg dans sa partie supérieure. Une école d’architecture de Saint-Étienne et un cabinet d’architecte-urbaniste ont proposé au village de riches pistes de réflexions ; le potentiel est d’une vingtaine de logements.

L'animation de ce village est assurée par un comité d'animation foisonnant d'idées neuves, et dans un lieu de rencontres conviviales, ils sont de plus en plus nombreux à venir assister et participer aux concerts, café philo ... «  Au départ, cette vie active bénéficiait surtout aux néoruraux, raconte Claude Étienne dans un sourire, mais maintenant les anciens du village participent. C’est très bon signe. » Preuve de cette vitalité, une microbrasserie est en cours de création, toujours au bord de la rivière. Et au cœur du bourg, des bénévoles travaillent à la transformation de l’ancien préau de l’école en bibliothèque. Ainsi, Chirols se place résolument comme une commune vivante, tournée vers l'avenir.
 
Adresses
Mairie, 07380 Chirols  04 75 94 40 11
Écomusée du Moulinage, 07380 Chirols  04 75 94 54 07 / www.ecomuseechirols.fr
SCOP Les co'pains, Pont de Veyrières, 07380 Chirols  04 26 62 26 06
 
Texte et clichés : Bruno Auboiron