Hommage et partage
Le musée des Sports de Cruas est avant tout une histoire d’amitié et de partage, de connaissance et de reconnaissance. Né de l’imagination de Jean-Luc Ales, il se place aujourd’hui parmi les lieux incontournables pour la transmission de la mémoire et des valeurs véhiculées par le sport. « Je n’en reviens toujours pas que certains grands sportifs m’aient offert tel ou tel objet, leur maillot, sourit Jean-Luc. Cela me fait chaud au cœur. » Pour chaque pièce exposée, est liée une histoire ou une anecdote. Ainsi le vélo de Luis Ocana, vainqueur du Tour d’Espagne en 1970 et du Tour de France en 1973, fut offert par le cycliste à son ami Lilian Camberabero, champion de France de rugby avec l’équipe de La Voulte en 1970. Des années plus tard, Lilian l’offrit à Jean-Luc pour l’exposer au musée des Sports. Toujours une histoire d’amitié et de partage.
« J’ai eu l’idée de la création de ce musée en 1987, poursuit Jean-Luc. J’avais arrêté ma carrière de sportif en 1980, mais j’avais toujours de nombreux contacts avec les sportifs car j’étais au comité départemental Ardèche du Comité Olympique. J’y suis toujours d’ailleurs. Dès le début j’ai reçu de nombreux dons et la mairie de Cruas m’a prêté un local. » Ce fut le début d’une belle aventure et des soixante mètres carrés des origines, le musée se développe aujourd’hui sur deux cent soixante mètres carrés au deuxième étage de l’Espace Louis Aragon. Mille pièces y sont exposées et en patiente autant en réserve. « Tout mériterait d’être présenté et les choix sont difficiles, soupire Jean-Luc. Alors je fais tourner les collections en fonction de l’actualité sportive : Tour de France, grandes compétitions, Jeux Olympiques, Coupe du Monde de rugby. » À ce propos, désormais trône fièrement au musée le ballon officiel de ce grand rendez-vous de l’ovalie qui s’est déroulé en septembre 2023 en France.
Le sport rejoint l’histoire
Ce lieu unique montre l’évolution du matériel sportif à travers la présentation d’objets de tous les âges, évoque les moments marquants de l’histoire du sport qui ne peuvent être déconnectés du contexte politique et social dans lequel il a pris place. Une cabine, où le visiteur se trouve comme dans les tribunes d’un stade, diffuse des images de ces grands moments du sport à l’image de l’exploit de Jesse Owens et ses quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936 en pleine période de préparation de l’horreur nazie. Et que dire de la tragédie et de la mort des athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich ! Le sport rejoint toujours l’histoire. Une vitrine interactive laisse parler les objets comme ce sac d’un lutteur soviétique siglé CCCP quand la Russie était encore l’Union Soviétique…
Un simulateur de ski, des vitrines interactives, une cabine de commentateur où le visiteur commente une course de cent mètres en condition du direct et s’écoute après, des objets mis en situation, le tout forme un ensemble instructif et ludique. Parmi les objets exposés, il en est des anecdotiques aux plus émouvants : la collection de cravates officielles pour les grandes rencontres de rugby des deux hémisphères, le maillot jaune d’Henri Anglade, le cadre un peu rouillé du vélo de Louis Chaillot… Tant de surprises à découvrir et à s’émerveiller !
Enfin, la dépendance avec les machines restaurées d’une filature d’Antraigues-sur-Volane et le parc composé d’animations autour des deux trébuchets et de la forge complètent agréablement la visite du château. Et peut-être même qu’à la forge vous serez désigné comme assistant pour actionner les deux gros soufflets et que vous repartirez avec en souvenir une broche ou une lame de couteau forgée.