Vitrine de la châtaigne d’hier et de demain
Castanéa, ou espace découverte de la châtaigne d’Ardèche, prend ses aises sur deux niveaux d’un bâtiment historique érigé au XVIIe siècle et jouxtant l’église Saint-Pierre de Joyeuse. C’est au sein de l’ancien réfectoire et de quelques salles de classes de ce collège des frères Oratoriens que le musée de la Châtaigneraie ouvrit ses portes en 1987. « À l’origine il s’agissait d’une très belle collection d’objets relatifs à la castanéiculture et à la châtaigneraie, explique Murielle Brahic, l’animatrice de Castanéa. Ces dons et ces prêts provenaient des habitants de la région qui avaient sans doute à cœur que les traditions perdurent. »
La plus belle pièce
Incontestablement la plus belle pièce de la collection de l’espace de découverte de la châtaigne d’Ardèche est une berle. Il s’agit d’une armoire en bois de châtaignier datant de la fin du XVIIIe siècle fabriquée à partir du tronc creux d’un arbre qui était âgé de cinq ou six cent ans quand il fut abattu. Sa naissance date donc du temps des cathédrales et des châteaux des XIIe et XIIIe siècles. Ses deux portes battantes, munies d’élégants gonds en fer forgé, sont la seule partie travaillée du meuble, son corps étant façonné dans un tronc creux coupé en longueur et juste évidé sommairement. Ces troncs traités ainsi pouvaient finir en mobilier, mangeoire, saloir… Le nom berle vient de l’occitan « berlut » signifiant tronc creux.Du bois au fruit
Il existe deux types de châtaigneraie en Ardèche : la fruitière et la forestière. La première est cultivée en verger, plantée de variétés greffées sélectionnées pour la qualité des fruits produits. La seconde est une forêt constituée de châtaigniers sous différentes formes, vieux arbres autrefois cultivés, taillis et futaie. Elle assure la production de bois d’œuvre de qualité et de bois de chauffage. En Ardèche, la châtaigneraie fruitière se place au premier rang pour la production de fruits, certes une goutte d’eau par rapport à la production d’autres pays comme la Turquie, la Chine ou la Corée du Sud. En revanche, la châtaigneraie forestière de notre département ne se place qu’au sixième rang au niveau national. Tout un univers à développer encore et encore.Trois questions à Murielle Brahic