Des histoires ardéchoises pour la jeunesse.
Corinne Ferrand-Moulin aime l’histoire et la jeunesse, alors logiquement elle écrit des romans pour la jeunesse sur des évènements historiques ou des personnages ardéchois avec toujours une intrigue animant la vie de ses personnages. Des histoires passionnantes et fort instructives, même pour les grands.
Enfant, Corinne aimait lire et lire encore, alors elle eut envie de créer ses propres histoires. Lorsqu’elle coucha ses premiers mots sur le papier, elle ne se doutait pas que cette envie allait la mener là où elle est aujourd’hui. « Pour moi, lire et écrire sont indissociables. Quand j’étais jeune, j’écrivais de façon intuitive des chansons et des poésies, puis des nouvelles. À l’adolescence, je me suis confiée à mon journal intime et plus tard, je me suis essayée au roman historique. J’écrivais les quelques pages du premier chapitre et je m’arrêtais. Je n’avais pas confiance en mon écriture. J’en retrouve encore aujourd’hui de ces premières pages. » Manque de confiance certes, mais elle faisait lire ces premiers essais à ses proches et à ses copines qui les trouvaient pourtant à leur goût. La vie a suivi son cours, avec son métier de bibliothécaire, l’éducation de ses enfants, bref l’écriture est restée de côté jusqu’au jour où l’envie se manifesta à nouveau. « Je m’y suis remise par hasard, poursuit Corinne. Les enfants avaient grandi, j’avais quarante-cinq et je voulais vivre mon rêve. »
Son premier roman, écrit à l’aube des années deux mille dix, évoque une tranche de vie de huit enfants aux prises avec une énigme, au cœur des fouilles du site d’Albe-la-Romaine. Des petits airs de Club des Cinq et de la Bibliothèque Rose. Juste une évocation, car l’écriture de Corinne n’a rien en commun avec celle d’Enid Blyton. Corinne embarque son histoire au cœur d’un sujet qui lui tient à cœur en animant de belle façon ses personnages. « Je veux divertir les jeunes lecteurs mais aussi les sensibiliser à travers mes textes. Pour le premier roman j’ai voulu leur parler avec leurs mots du problème du pillage des sites archéologiques. » Un premier roman publié en 2011 et quatre autres qui suivirent au rythme d’un par an. Deux autres manuscrits attendent sagement leur tour, dont un est la suite de « La grotte aux images » plongeant bien entendu, le lecteur dans l’univers sacré de la grotte Chauvet. « Les thèmes de mes romans sont des coups de cœur et ont été jusqu’à présent ardéchois car mon éditeur le souhaitait. Et puis, c’est facile car j’aime m’imprégner des lieux sur lesquels j’écris et leur proximité est un atout pour moi qui réside et travaille entre Privas et la vallée du Rhône. »
Selon Corinne, écrire pour la jeunesse nécessite de retrouver l’enfant qu’on a été, tout en se mettant à la place des jeunes d’aujourd’hui, pour adapter son écriture et la construction des romans. Et grâce à ses interventions dans les collèges de la Drôme et de l’Ardèche où les professeurs travaillent sur ses textes, elle bénéficie d’un retour direct des jeunes par rapport à ses romans. Outre le style, fondamental pour accrocher le lecteur, sur le fond, Corinne passe un temps fou à se documenter avant de se lancer dans l’écriture. « Je me fais dans la tête le film de mon récit dont j’ai ainsi défini le fil conducteur dans ses grandes lignes, mais en cours d’histoire mes personnages peuvent me pousser à aller dans le sens qu’ils souhaitent sans pour cela que je perde le fameux fil, assure Corinne. » Pendant tout le temps que dure la rédaction, Corinne vit avec ses personnages vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle écrit le soir, le dimanche et le lundi, c’est le temps volé qui est générateur de frustration. Elle rêverait de se consacrer pleinement à l’écriture et pouvoir donner la pleine mesure à son imagination, car les idées ne lui manquent pas. Elle pense aujourd’hui à des histoires plus contemporaines et moins ardéchoises peut-être. Alors…
Bibliographie
« Les pilleurs à l’archéo-colo » (2011, éditions Plumes d’Ardèche Jeunesse) : une enquête mettant en scène huit enfants participant à des fouilles archéologiques sur le site d’Alba-la-Romaine.
« Les chaines du Roy » (2012, éditions Plumes d’Ardèche Jeunesse) : les péripéties de deux enfants partis de Pranles au printemps 1736 à la recherche de leur père arrêté par les dragons du roi à cause de sa foi protestante.
« Le jardin de Monsieur Olivier » (2013, éditions Plumes d’Ardèche Jeunesse) : la découverte de l’extraordinaire jardin du domaine du Pradel d’Olivier de Serre par une jeune fille en révolte.
« La grotte aux images » (2014, éditions Plumes d’Ardèche Jeunesse) : la naissance, il y a trente mille ans, des peintures sur les parois de la grotte Chauvet. Ce roman a obtenu le prix Villard décerné par le département de l’Ardèche et le prix Préhistoire décerné par le Musée de l’Homme de Néandertal à La Chapelle-aux-Saints en Corrèze).
« L’envol du ballon » (2015, éditions Plumes d’Ardèche Jeunesse) : au début de l’année 1783 dans les coulisses de la préparation du premier vol en ballon de Joseph et Étienne Montgolfier, d’Annonay à Versailles, la cour de Louis XVI.