Bog'Indigo

Article paru en février 2017
Mis en ligne en septembre 2022

Depuis 1995, le jazz vocal puis le gospel sont portés à bout de voix par les choristes de la chorale Bog’Indigo. Des chanteurs devenus amis. Ces passionnés de chant se réunissent régulièrement pour travailler de nouveaux répertoires et produire des concerts où l’émotion suscitée par l’ensemble des voix, séduit inéluctablement.
 

À l'origine de ces chants ?
Les peuples d’Afrique Noire déracinés, déculturés, réduits à l’esclavage et déportés en Amérique du Nord, trouvèrent dans les cantiques de la foi chrétienne, un nouveau mode d’expression. Ainsi les premières intonations du négro spiritual naquirent au XVIIIe siècle dans les églises outre Atlantique. Supplantant cette première forme d’expression, le gospel maria les chants religieux avec les mélodies populaires. Le terme gospel, tiré de « god » et spell » signifie « parole de dieu ». Au fil du XXe siècle, le gospel initia de nouveaux styles musicaux tels que le blues, le rythm’ and blues et la soul… Pour revenir à notre Bog’Indigo, ce n’est pas une quelconque appartenance religieuse ou croyance qui réunit nos chanteurs   autour de ce style musical, non, c'est simplement le plaisir d’être ensemble, de chanter ensemble, d’unir leurs voix pour qu’elles ne fassent plus qu’une.

Comment est né le groupe ?
En fait, il s’agit d’une rencontre entre le chanteur « basse », Jean-Michel Vernière, et le chef de chœur Cyrille Martial. En 1995 ils ont un atelier de jazz vocal, sous forme associative. Quatre années plus tard il prenait le nom de Bog’Indigo. Leur but était de promouvoir le jazz vocal et le gospel par l’intermédiaire de concerts. Une succession de personnalités diverses ont animé cette chorale, soit en assurant la direction musicale, soit par l’accompagnement au piano : Corinne Vangysel, Hans Van Baaren, Guy Marrec, Yves Dupuis, Annie Chevalier, Philippe Berthe et Pierre Lafrenaye. Présent au début, Cyrille Martial est revenu à la direction en 2011, avec un répertoire uniquement centré autour du gospel, ce qui fait désormais la spécificité de Bog’Indigo. « La contribution financière de chaque chanteur amateur nous permet de tous travailler avec des professionnels, souligne Jacqueline Gallic, secrétaire de l’association. Ce mode de fonctionnement est un gage de qualité. Cyrille est très exigeant, il désire obtenir un résultat d’ensemble dont le son se rapproche le plus possible de l’origine du gospel, et cela nous demande un travail individuel intense. » Mais au-delà de ce travail personnel et collectif, chanter dans un pupitre de Bog’Indigo reste avant tout un moment de pur plaisir. Le plaisir et la convivialité forment les piliers de cette chorale.

Une journée par mois, en week-end, les vingt-cinq choristes se réunissent pour répéter. Ils ont à leur disposition les enregistrements originaux, les partitions, les traductions et les fichiers numériques de chaque œuvre à mettre en place. « Nous ne chantons pas dans notre langue maternelle et c’est parfois un handicap, avoue Catherine Huaulmé, secrétaire adjointe. Mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Nous nous sous-estimons toujours et il faut oser s’affirmer, ne pas se cacher derrière les autres. C’est bon pour la confiance en soi. Cyrille laisse de plus en plus de place aux solistes dans le nouveau répertoire, sur la base du volontariat. C’est vraiment bien. » Une répétition par mois, mais les chanteurs ne trouvent pas ce rythme suffisant, alors ils se retrouvent une fois de plus, sous la direction d’Édy Feferberg, président de l’association, pour chanter et chanter encore et encore. Le dernier concert de Bog’Indigo s’est déroulé dans les ruines du château de Boulogne, en remerciement à la municipalité qui prête les salles pour leurs répétitions. « Se retrouver sur scène

Vous aimeriez rejoindre Bog’Indigo ? Pourquoi pas ! Il suffit de chanter juste et surtout d’avoir envie. Il n’est pas utile de savoir lire une partition si on possède une bonne oreille musicale. Il faut aussi savoir bouger... un peu, car il est impossible de ne pas céder au swing de cette musique. « Les chorégraphies imaginées par Cyrille sont simples, nous sommes des chanteurs pas des danseurs, sourit Jacqueline Gallic. En revanche la difficulté est de faire tous ensemble les mêmes mouvements, tout en chantant. À chaque répétition, nous consacrons du temps à cela. »

De l’avis de nos deux interlocutrices, qui étaient présentes à la création de l’atelier en 1995, chanter apporte un réel bien-être et une grande satisfaction à l’écoute de ce qu’ils arrivent à faire tous ensemble. Lors des concerts, les choristes arrivent à transmettre aux spectateurs leur enthousiasme et leur dynamisme, c’est une belle récompense, la plus belle sans doute. Sûrement.
 

Bog’Indigo
http://bog-indigo.e-monsite.com
Direction musicale : Cyrille Martial, qui dirige d’autres chorales à Perpignan, Gap, Marseille…
Accompagnement piano lors des concerts : Daniel Gelas
 

Fiche technique :
Un front de scène de 6 m
Une profondeur de 4 m
Un branchement électrique
Des loges ou vestiaires
 
Texte : Bruno Auboiron
Clichés : Bruno Auboiron, Bog'Indigo