En quête d’équilibre.
La quête de l’équilibre entre le ciel et la terre, comme le définit la sagesse orientale, est la ligne de force guidant la vie artistique d’André-Charles Pazdzerski. Ses œuvres, de ses aquarelles figuratives de ses débuts à la calligraphie jusqu’à son expression abstraite d’aujourd’hui, sont le fruit de cette quête, raison d’être de ce graphiste plasticien.
Le rideau de végétation est épais. La vie se cache derrière, bien à l’abri. Un petit sentier nous conduit discrètement à la porte de l’atelier où André-Charles Pazdzerski crée à l’abri des regards, dans le silence d’une nature généreuse, à peine troublée par quelques notes d’un merle chantant ou du jazz distillé à la radio. Une fumée légère d’encens s’élève dans l’air de la vaste pièce remplie de toiles en quête d’harmonie. "Officiellement pour la Maison des Artistes je suis reconnu comme graphiste plasticien, déclare André-Charles. Certes cela me convient, mais je me considère avant tout comme un calligraphe." La calligraphie, base de son travail pictural, en question est orientale. Si elle avait été arabe ou tout autre, le chemin artistique et personnel d’André-Charles n’aurait sans doute pas suivi les mêmes détours. Mais son regard porte depuis si longtemps vers l’Orient lointain.
Né à Paris, André-Charles travailla au sein de l’atelier su sculpteur Zorko à Montparnasse, tout en étant parrainé par le peintre israélien Yaacov Azam qui lui ouvrit les portes de maints lieux d’exposition. Petit à petit, il se forgeait un nom dans ce milieu urbain. Et en 1974, après une visite estivale l’année précédente en Ardèche, il quitta la capitale pour s'installer sur les hauteurs d’Antraïgues-sur-Volane. Dès 1980, il fallait bien vivre, il donna des cours de dessin, de peinture et même de modelage aux centres albenassiens Seibel, puis Le Bournot. Déjà l’Orient pointait au bout de son pinceau, comme en témoigne une affiche de la vallée de l’Eyrieux qu’il réalisa sur commande en 1986, en aquarelle pour la promotion du tourisme de l’Ardèche. "Le temps passant, je me suis intéressé à la calligraphie, précise André-Charles. Cela m’a permis d’accéder à un univers philosophique où l’équilibre de l’homme, du ciel et de la terre, où le souffle et l’énergie s’expriment pleinement." Trois maîtres de la calligraphie chinoise l’ont guidé sur la voie de l’écriture monochrome, comme Chen Dehong dont il conserve un souvenir ému. Ce dernier lui a enseigné qu’apprendre n’est pas imiter, mais hériter de l’esprit du maître… À son tour, car André-Charles est généreux, il a voulu transmettre ses connaissances en calligraphie au cœur de son atelier. Il y a cinq ans, fin de l’aventure : il décide de se consacrer entièrement à la peinture. L’heure était venue. Oui enfin !
"Je développe désormais une écriture par la couleur, insiste André-Charles. J’essaie toujours de garder le même geste et l’esprit de la calligraphie, car sans elle ma peinture ne raconterait pas la même histoire. J’ai intégré beaucoup de notions orientales culturelles et artistiques, mais bien sûr, je suis et resterai un occidental." Par le filtre de sa culture mêlée désormais, André-Charles offre une peinture entre deux mondes, deux civilisations. Ses toiles expriment sa quête d’équilibre et d’harmonie, d’enracinement dans la terre pour puiser le souffle de l’énergie dans le ciel. Cet équilibre qu’il porte en lui comme une nécessité. Il travaille les couleurs et le trait pour que celui qui regarde son tableau puisse entrer en vibration et avoir l’âme touchée. La peinture d’André-Charles développe une certaine forme de spiritualité. Et "peut-être", il est bon de rappeler ici, que spiritualité n’est pas religion.
" J’utilise surtout les couleurs primaires, le bleu, le jaune et le rouge, car avec elles je peux tout faire ou simplement rester primaire, sourit l’artiste. Tous mes tableaux sont une recherche de l’équilibre entre les couleurs aussi. Mon travail va aller vers une simplification du trait et de la couleur pour guider vers une méditation." Faire simple pour que l’œil ne se perde pas, qu’il aille à l’essentiel, qu’il se repose aussi en plongeant dans le tableau. André-Charles voudrait que celui qui regarde, ne s’arrête jamais juste à la première impression. Il aimerait le prendre par la main et l’emmener à l’intérieur du tableau, là où bat le cœur et vibre l’âme de l’artiste.
Le chemin artistique d’André-Charles est ponctué, pour l’instant, par trois grandes étapes : l’aquarelle figurative, la calligraphie et l’abstrait en couleur. L’artiste s’est ainsi construit au fil des années et sa démarche actuelle le mènera sans doute vers une nouvelle étape. Mais toujours celui qui regarde les toiles doit rester libre de laisser aller son imaginaire. André-Charles donne à voir, simplement. D’ailleurs il n’intitule jamais ses œuvres, car un titre donne une orientation au regard extérieur et fige les idées. "Dans mes tableaux il subsiste un certain mystère, même pour moi encore aujourd’hui."
La calligraphie
La calligraphie, du grec kallos (beau) et graphein (écrire), peut se traduire par belle écriture. Un grand nombre de civilisation pratiquant l’écriture ont développé l’art de la calligraphie, mais certaines l’ont porté à son point d’orgue où l’esthétisme du trait cède la place à une voie de l’écrit, un principe philosophique oriental que tant et tant de maîtres chinois et japonais ont étudié.
Expositions prestigieuses
Au risque de froisser la tendre modestie d’André-Charles Pazdzerski, il nous apparait tout de même convenable de citer les grandes expositions pendant lesquelles son travail a été reconnu et ses œuvres admirées :
1981 : salon de printemps arts-inter, Arles
1981 : 17ème grand prix international de la Côte d'Azur, Cannes
1981 : 3ème grand prix international d'art plastique, Saint-Raphaël
1981 :11ème salon international de la Fondation Michel Ange, Corté
1982 : salon Yong Artists from France and Europe. Coliséum New-York (USA)
1983 : salon Yong Artists from Europe Art Expo, Dallas (USA)
1983 : Grand prix international contemporain, Strasbourg
1986 : 4ème prix, au salon de l'affiche touristique, Cholet
1987 : Grand prix de France des arts plastiques " la Conciergerie", Paris
2009 : Palais des Congrès, Paris
2012 : salon d'automne Chine et Tibet
2012 : salon D'automne des Champs-Elysées, Paris
2015 : salon d'automne des Champs-Elysées, Paris
2016 : exposition "l'Art Actuel France-Japon" au National Art Center, Tokyo (Japon)
et de nombreuses expositions en Ardèche, Drôme, Gard et Hérault…
Enfin, du 13 au 18 février 2018 son travail artistique sera présent au salon du dessin et de la peinture à l’eau, au Grand Palais à Paris.